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Les vacances au camping: ces 9 comportements qui exaspèrent les gérants

LES BONNES MANIÈRES EN VACANCES (2/6) - Le camping, lieu de vie en communauté par excellence, peut vite tourner au cauchemar lorsque certains vacanciers n'y mettent pas du leur. Manque d'équipement, disputes entre estivants, ignorance des règles de vie... Les gérants de ces établissements vont encore devoir s'armer de patience cette année.

"Un camping, c'est une ville miniature", sourit Éric Lejeune. "Un échantillon représentatif de la population, avec inévitablement ses bons... et ses mauvais côtés." Ce professionnel accueille chaque été environ 450 personnes à la fois dans son camping, situé sur les rives du Luberon, entre les Alpes-de-Haute-Provence et le Vaucluse.

Avec 7000 établissements, la France est le premier pays européen en la matière: cette année encore, 25 millions de vacanciers sont attendus dans les campings français, à la recherche de vacances à bas coût et en plein air.

Des touristes en train de déjeuner devant leur camping-car près de La Graye-sur-Mer en Normandie.
Des touristes en train de déjeuner devant leur camping-car près de La Graye-sur-Mer en Normandie. © MYCHELE DANIAU

S'ils sont souvent inoubliables, les séjours au camping ne sont toutefois pas toujours de tout repos. Il faut composer avec le comportement de ses voisins de tente, les éventuelles disputes de leurs enfants, les kleptomanes invétérés des bacs à vaisselle... sans oublier les habitudes plus ou moins répugnantes des utilisateurs des douches communes. Des gérants de camping ont listé pour BFMTV.com les comportements qu'ils ne supportent plus.

1. Venir sans équipement adéquat

Depuis quelques années, avec la hausse du coût de la vie, une vague de primo-campeurs déferle sur les campings, explique Marc, gérant d'un camping en Dordogne. "On a une toute nouvelle clientèle, plus urbaine qui commence à s'intéresser au camping, ce qui est une bonne chose en soi", se réjouit-t-il.

"Sauf qu'ils n'ont parfois aucune culture du camping et qu'ils viennent sans équipement adéquat", s'amuse le responsable de ce camp.

Marc raconte avoir déjà vu "des gens débarquer en tente ou en van" avant de "réaliser qu'ils n'avaient ni table ni chaise". "On nous demande parfois si on fournit ou vend du matériel comme des draps, des réchauds, des produits nettoyants. Évidemment que non!", développe le responsable, qui redirige en général ces campeurs du dimanche vers les enseignes commerçantes du coin, non sans un petit sourire.

2. Voler le gel douche ou le liquide vaisselle de son voisin

Les vols dans les espaces partagés - douches, toilettes, espaces vaisselle - sont monnaie courante au camping. À tel point que l'année passée, Marc a décidé d'installer un panneau "des 10 commandements du campeur" à l'entrée des sanitaires afin de rappeler à ses clients les règles de courtoisie.

"Il suffit d'oublier sa bouteille de gel douche ou de shampoing, ou même de la vaisselle. Vingt minutes plus tard, elle n'est plus là", déplore-t-il, fatigué de devoir répondre aux campeurs qui viennent se plaindre qu'"il ne peut pas y faire grand chose".

3. Négliger les toilettes communes

Chaque année, les saisonniers peuvent compter sur une petit poignée d'estivants pour manquer de respect au personnel en charge du ménage. "Il y a des gens totalement irrespectueux, qui profitent du fait que quelqu'un nettoie derrière eux", raconte Éric Lejeune, le gérant du camping du Luberon.

"On a déjà retouvé des excréments à côté de la cuvette, des boulettes de papier toilette collées aux parois des sanitaires... Et c'est la même chose du côté des bacs à vaisselle où on peut retrouver de la mousse ou même de la nourriture ici et là", témoigne ce gérant.

"Le manque de savoir-vivre est parfois délirant", s'agace Marc R., depuis la Dordogne. "On a l'impression que leur mentalité c'est 'chacun pour soi'."

4. Se plaindre de ses voisins au moindre problème

Au camping, les querelles et les conflits de voisinage ne sont jamais loin. Même l'été, Marc affirme que le personnel du camping doit régulièrement gérer des disputes entre campeurs.

"On est constamment sollicités pour régler des petits différends, comme pourrait l'être le maire d'un village", raconte-t-il. "On vient nous rapporter: 'Telle personne met la musique ou parle trop fort le soir. Untel a rayé la voiture d'untel'".

"Nous on essaie d'apaiser les tensions, de veiller à ce que ça ne se reproduise plus. Mais parfois on a pas le choix et on est forcés de déplacer les gens", confie le gérant. "Ça on évite, c'est vraiment dans le pire des cas.

5. Se croire chez soi parce qu'on vient chaque année

Les habitués du camping, qui reviennent d'année en année, peuvent d'ailleurs être les plus durs à gérer à cause de leur ancienneté. "Parce qu'ils viennent depuis longtemps, certaines familles se croient chez elles et se croient tout permis. Ils demandent même parfois des passe-droits, ce qui nous met dans des positions délicates", confie le gérant du camping périgourdin.

Une famille de campeurs en Corse en 2010. (Photo d'illustration)
Une famille de campeurs en Corse en 2010. (Photo d'illustration) © STEPHAN AGOSTINI

6. Laisser ses enfants livrés à eux-mêmes

"Le camping, c'est le paradis des enfants!" Les parents considèrent que le camping étant un espace clos, leurs enfants sont en sécurité et qu'ils peuvent vaquer à leurs occupations et les laisser tranquilles.

ll arrive donc très régulièrement qu'ils soient livrés à eux-mêmes dans l'enceinte des lieux, et se retrouvent à courir à droite à gauche, à faire des bêtises, parfois entraînés par un effet de groupe.

"En groupe, ils ont des âges différents", explique Marc R. Les plus grands entraînent les plus jeunes à faire des conneries. Chaque année on a un peu de casse. On sait qu'on va devoir remplacer nos portes western ou notre trampoline par exemple, parce que les enfants vont sauter à plusieurs, n'importe comment dessus. Ils sont parfois à 12-15 à la fois".

Un enfant en train de faire du vélo dans un camping d'Argelès-sur-Mer le 5 août 2020.
Un enfant en train de faire du vélo dans un camping d'Argelès-sur-Mer le 5 août 2020. © RAYMOND ROIG

Selon lui, certains n'ont aucune limite. "En vacances, c'est comme si les parents abandonnaient tous les concepts d'éducation qu'ils suivent pendant l'année", poursuit-il.

7. Monopoliser la piscine ou les espaces de jeux

À la piscine, certains groupes d'enfants ou d'adolescents peuvent avoir tendance à quasi-privatiser les espaces de jeux ou la piscine du camping, au grand dam des vacanciers plus discrets qui aimeraient pouvoir profiter d'un moment de détente.

"Ça peut être pénible d'être en train de faire quelques longueurs ou de prendre le soleil et de voir débarquer un groupe de jeunes en train de crier, plonger et chahuter sur de grosses bouées gonflables", énumère Éric Lejeune.

L'espace piscine et les toboggans d'un camping de Longeville-sur-mer en juillet 2009 (Photo d'illustration).
L'espace piscine et les toboggans d'un camping de Longeville-sur-mer en juillet 2009 (Photo d'illustration). © FRANK PERRY

8. Ne pas sortir du mobil-home de tout le séjour

Les gérants de campings regrettent parfois "l'esprit camping" d'antan et redoutent que leur espace ne devienne un "camping-dortoir", où chacun reste dans son coin. Marc R, par exemple, a l'impression que les gens s'invitaient davantage chez les uns, les autres et participaient plus aux soirées à thème.

"Aujourd'hui et surtout depuis le Covid, on a parfois l'impression que certains ont moins envie d'aller vers les autres, de discuter, de faire l'expérience de la communauté", confie Marc R.

"C'est comme si les gens se repliaient ou se recentraient sur eux-mêmes", déplorent-ils. "C'est une nouvelle génération de campeurs."

9. Faire la grasse matinée au moment du départ

Les jours de départs, il arrive que les équipes du camping soient obligées d'aller réveiller des gens à 10h du matin... alors qu'ils étaient censés rendre leur location une heure plus tôt, selon Éric Lejeune. "Un vrai plaisir", ironise-t-il.

De la même façon, il y a toujours des vacanciers qui arrivent en avance dans l'optique d'investir leur emplacement avant l'heure indiquée, ce qui contraint les gérants de camping à devoir contrarier un client qui vient à peine d'arriver.

"Il y a toujours quelques malins qui se présentent à la réception à 9h du matin en espérant emménager plus tôt que prévu, alors qu'on spécifie bien au préalable que les arrivées se font entre 14h et 15h", regrettent Célie et Marie, réceptionnistes dans un camping de La Rochelle.

"C'est stressant pour nous parce qu'ils espèrent que tout soit prêt. Or il y a toujours quelques problèmes techniques à régler entre deux réservations". Dans ces cas-là, les deux réceptionnistes recommandent gentiment aux clients de profiter de ce temps mort pour aller faire des courses ou repérer les alentours.

"Le pire, c'est que certains insistent et essaient même de négocier pour déposer leurs bagages ou aller à la piscine pendant ce temps. On se doit de rester aimable, d'avoir un bon contact avec eux, mais c'est notre bête noir."

LES BONNES MANIÈRES EN VACANCES

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Jeanne Bulant Journaliste BFMTV