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Société

Les “convois de la liberté” s’étendent-ils dans le monde?

Si le mouvement des “convois de la liberté”, né au Canada, s’exporte en France et commence à s’étendre à quelques pays, sa propagation dans le monde reste limitée.

Les manifestations anti-mesures sanitaires apparues au Canada, où les camionneurs paralysent la capitale Ottawa, sont en train d'essaimer dans plusieurs pays, dont la France où des convois étaient aux portes de Paris ce samedi.

• Le Canada: le pays où le mouvement a commencé

Dans la capitale fédérale Ottawa des centaines de camions bloquent les rues depuis deux semaines. Après Ottawa dimanche, l'état d'urgence a été décrété vendredi dans tout l'Ontario.

Ces protestations se sont étendues à d'autres grandes villes canadiennes (Toronto, Winnipeg, Québec...) ainsi qu'à trois axes frontaliers avec les Etats-Unis, avec l'objectif de frapper l'économie.

Ils ont ainsi notamment bloqué le pont Ambassador, qui relie la ville canadienne de Windsor à Detroit aux Etats-Unis, crucial pour l'industrie automobile ainsi que pour les hôpitaux américains, où travaillent de nombreuses infirmières canadiennes. La Cour supérieure de l'Ontario a ordonné vendredi la levée de ce blocus.

Initié fin janvier par les camionneurs canadiens qui dénonçaient l'obligation vaccinale pour traverser la frontière avec les Etats-Unis, le mouvement qui s'est baptisé "Convoi de la liberté" s'est rapidement transformé en protestation contre les mesures sanitaires dans leur ensemble au Canada et, pour certains manifestants, contre le gouvernement de Justin Trudeau. Toutes les options sont sur la table" pour mettre fin aux convois, a déclaré le Premier ministre.

• La Nouvelle-Zélande, l’Australie: ces pays où la mobilisation s’étend

Le mouvement des “convois de la liberté” a gagné la Nouvelle-Zélande. Des manifestants bloquent les rues autour du Parlement autour de Wellington, la capitale. Depuis mardi, des campings-car et des camions stagnent. Leurs conducteurs protestent contre l’obligation vaccinale. Des heurts ont éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre ce jeudi. 120 personnes ont été arrêtées depuis. Mais le nombre de manifestants est passé d’environ 250 à près de 1500 ce vendredi.

La situation sociale est aussi compliquée en Australie. Peu de véhicules mais des manifestants, de plus en plus nombreux, restent sur place pendant plusieurs jours. Les autorités leur demandent de quitter les lieux d’ici dimanche.

• Autriche, Pays-Bas: ces pays européens où la contestation prend

En Europe aussi, certains pays voient des “convoyeurs de la liberté” se multiplier. C’est le cas de l’Autriche où des convois ont atteint Vienne. La police a interdit les manifestations, invoquant une nuisance “inacceptable”. Sans succès.

Les automobilistes hongrois et hollandais sont aussi sur les routes et reprennent le mouvement. Un mouvement pour “un convoi hongrois de la liberté”, solidaire des Canadiens, a été lancé lundi. Des manifestations sont prévues ce samedi mais leur ampleur n’est pas comparable aux blocages de la ville d’Ottawa.

• Les Etats-Unis: prochain pays des révoltes?

La Maison Blanche dit avoir été avertie de l'organisation d'un "convoi de la liberté" à Washington début mars et assure "prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer que ce convoi ne perturbe pas le commerce ou les transports, et n'affecte pas le travail du gouvernement fédéral, des forces de l'ordre et des secours".

Les convois reçoivent par ailleurs un soutien politique dans les rangs des responsables conservateurs américains, du sénateur du Texas Ted Cruz, qualifiant les protestataires de "héros" et de "patriotes", à l'ex-président Donald Trump en passant par le milliardaire Elon Musk.

• La Belgique: le pays de convergence des manifestants

Des opposants au pass de plusieurs pays d’Europe comptent se retrouver à Bruxelles ce lundi 14 février à Bruxelles. Le groupe Facebook Europe Freedom Convoy rassemble pour l’instant 50.000 membres. Un nombre encore limité mais les autorités ont pris les devants en interdisant les rassemblements à Bruxelles.

En France, les partisans du mouvement s’inspirent des actions canadiennes mais aussi du précédent des Gilets jaunes, mobilisation populaire hebdomadaire qui avait tourné à la révolte contre le président Emmanuel Macron.

Sofiane Aklouf et Céline Pitelet, avec AFP