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Canada: sous pression face à la mobilisation massive, Justin Trudeau hausse le ton

Des camions garés dans le centre-ville d'Ottawa pour protester contre l'obligation vaccinale et les restrictions sanitaires, le 4 février 2022 au Canada

Des camions garés dans le centre-ville d'Ottawa pour protester contre l'obligation vaccinale et les restrictions sanitaires, le 4 février 2022 au Canada - Dave Chan © 2019 AFP

État d'urgence, menace de répression... Justin Trudeau veut débloquer la situation au Canada, où une manifestation contre les mesures sanitaires paralyse une partie du pays.

"Toutes les options sont sur la table": le Premier ministre canadien Justin Trudeau a promis vendredi à la veille d'une nouvelle grande mobilisation que les frontières n'allaient "pas rester bloquées" par les convois de manifestants anti-mesures sanitaires, mais sans poser d'ultimatum.

Washington avait mis le chef du gouvernement sous pression jeudi en lui demandant d'employer les "pouvoirs fédéraux" notamment pour résoudre le blocage du pont Ambassador qui relie l'Ontario et la ville américaine de Detroit aux Etats-Unis, un axe commercial essentiel. Une préoccupation que le président américain Joe Biden a directement exprimée vendredi, lors d'un appel téléphonique auprès du Premier ministre canadien, évoquant "les conséquences sérieuses" du blocage pour l'économie américaine.

Quelques heures plus tard, un tribunal a ordonné la levée de ce blocus, ce qui pourrait faciliter l'intervention des forces de l'ordre.

"Les conséquences sont de plus en plus graves"

Justin Trudeau s'est adressé directement aux Canadiens vendredi: "les frontières ne peuvent pas et ne vont pas rester bloquées" a-t-il déclaré mais sans apporter de solution pour sortir rapidement de la crise. En effet si "toutes les options sont sur la table", le Premier ministre n'est pas prêt à déployer l'armée tout de suite "une solution de dernier, dernier recours".

Il a revanche affirmé que la répression policière allait s'intensifier: "Si vous rejoignez les manifestations parce que vous en avez assez du Covid, vous devez maintenant comprendre que vous enfreignez les lois. Les conséquences sont de plus en plus graves".

Des répercussions économiques à venir

Vendredi matin, le Premier ministre de l'Ontario, province où se trouve le pont Ambassador mais aussi la capitale fédérale Ottawa, a déclaré l'état d'urgence. "Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour assurer la réouverture de la frontière. Et aux habitants d'Ottawa assiégés, je leur dis: nous allons veiller à ce que vous puissiez reprendre une vie normale dès que possible", a déclaré Doug Ford, lors d'une conférence de presse.

La fermeture depuis lundi du pont Ambassador avait monté la tension d'un cran dans le pays en raison des répercussions économiques rapides, notamment sur l'industrie automobile des deux côtés de la frontière, ce qui a fait réagir les États-Unis. Plus de 25% des marchandises exportées entre les États-Unis et le Canada y transitent. Deux autres axes frontaliers sont également bloqués: le premier, à Emerson, relie la province du Manitoba au Dakota du Nord, tandis que le second est situé en Alberta.

A.A. avec AFP