BFMTV
Société

Les amibes "mangeuses de cerveau" sont-elles un réel risque pour la santé publique?

L'amine Naegleria Fowleri

L'amine Naegleria Fowleri - CDC

Malgré un vent de panique relatif au décès récent d'un Américain, les autorités sanitaires se veulent rassurantes.

En juillet dernier, Eddie Gray, un américain originaire de Caroline du Nord a trouvé la mort après avoir été infecté par une amibe nommée naegleria fowleri qui, si elle reste inoffensive ingérée, peut s’avérer mortelle si elle passe par le nez. Les faits se sont déroulés dans un parc aquatique du comté de Cumberland.

Tout sauf un hasard. Dans une note publiée en 2014, l’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, indiquait que ces microorganismes prolifèrent en particulier "dans les eaux douces dont la température dépasse 25°C." En cette période estivale, les rivières, marais et donc les parcs aquatiques sont concernés.

Dernier cas en France en 2008

Toujours selon l’Anses, les amibes de l’espèce Naegleria fowleri sont responsables, en cas de contamination, de la méningo-encéphalite amibienne primitive (MEAP), une maladie qui, bien que peu fréquente, reste mortelle dans 95% des cas rapportés. En effet, sur l’ensemble des cas mondiaux, seuls 11 individus ont survécu à cette pathologie.

Dans le détail, ce micro-organisme le nerf olfactif, s'attaque au cerveau et provoque la mort en une quinzaine de jours. "Les symptômes de l'infection commencent par de graves maux de tête, de la fièvre, des nausées et des vomissements, puis finissent par des convulsions et un coma", souligne de son côté le département de santé de Caroline du Nord (NCDHHS), dans un communiqué publié peu après la mort d'Eddie Gray

En France, le dernier cas remonte à 2008, lorsqu’un jeune garçon de 9 ans avait succombé à une méningite foudroyante en Guadeloupe après s’être baigné dans un bassin alimenté par une source d’eau chaude.

Les autorités appellent au calme 

Pourtant, malgré le vent de panique qui a suivi le dernier drame, les autorités américaines se veulent rassurantes. Dans le même communiqué, le NCDHHS souligne qu'entre 1962 et 2018, seuls 145 cas, dont la majorité ont été mortels, ont été recensés sur le sol américain. A l’échelle mondiale, ce chiffre monte à 310 morts sur une période 50 ans, selon des données de 2014.

De son côté, l'Anses confirme, après avoir été saisie en 2014 par le ministère chargé de la santé afin de procéder à une évaluation des risques, que les infections demeurent rares. Toutefois, l'amibe a pu être détectée, en été et automne sur plusieurs sites.

Quelques conseils prévalent cependant. Selon les recommandations du Conseil supérieur d’hygiène publique de France (CSHPF), la baignade doit être interdite lorsque le seuil de 100 naegleria fowleri par litre d’eau est dépassé. Côté américain, le NCDHHS conseille quand à lui de réduire le plus possible le passage de l'eau par le nez, et d'éviter les activités aquatiques en cas de grosses chaleurs. 

Hugo Septier