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Jacqueline Sauvage revient dans un livre sur le meurtre de son mari

Jacqueline Sauvage et sa fille à Blois le 3 décembre 2015

Jacqueline Sauvage et sa fille à Blois le 3 décembre 2015 - BFMTV

Sortie de prison en décembre après avoir été graciée par François Hollande, Jacqueline Sauvage revient dans un livre à paraître jeudi prochain sur son quotidien avec son mari violent, qu'elle a fini par abattre.

Jacqueline Sauvage se confie. Cette femme de 69 ans, condamnée à 10 ans de prison pour le meurtre de son mari violent, a été graciée en décembre dernier par François Hollande. Décrite comme "fermée" et "confuse" au moment des procès, elle se livre sur son quotidien avec son mari dans Je voulais juste que ça s'arrête, un livre à paraître le 2 mars prochain (éditions Fayard).

"Comment dire ce que j'ai appris à taire? Comment expliquer qui je suis, comment j'en suis arrivée là? Ma vie me semble un champ de ruine. Mes filles ont subi le pire, mon fils est mort. A quoi bon?", relate-t-elle, regrettant n'avoir pas "su trouver les mots" à ses deux procès.

Le bonheur des premiers flirts à 15 ans en Seine-et-Marne, la première fille à 17 ans, le mariage, puis le début de la jalousie, des colères... Elle retrace toute sa vie jusqu'à ce jour de septembre 2012 où elle tue son mari de trois coups de fusil dans le dos, trois jours après le suicide de leur fils.

"Norbert parti, les miens sont en sécurité"

Dans le couple formé par Jacqueline, "la petite fille sage", et Norbert, "le dur au coeur tendre", la violence "s'installe doucement, insidieusement". "Les premières injures qu'on excuse, la première gifle qu'on veut oublier et le crescendo des humiliations, le coup plus fort qu'on croit un accident, puis la peur, la honte, l'isolement", poursuit-elle. "Je devins une femme battue, celles dont on ne comprend pas pourquoi elles restent".

"Terrorisée et démunie", elle n'a pas réussi à "quitter (son) sale bonhomme" ni à "l'expédier en détention", lui qui "s'en sortait toujours" face à la justice, dit-elle. "Aussi terrible que cela sonne, Norbert parti, les miens sont en sécurité", écrit-elle. 

Dans le livre, elle estime que les magistrats n'ont pas cherché à la comprendre et qu'ils ont mis en doute la parole de ses filles, qui avaient témoigné à charge contre leur père expliquant avoir été violées et battues. "La justice m'a simplement renvoyé à la figure ma culpabilité", tonne-t-elle. Sa condamnation en octobre 2014 puis en appel en décembre 2015 avait suscité une intense émotion dans le pays, relayée par un comité de soutien et plusieurs responsables politiques.

A. K. avec AFP