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"L'Épicentre de l'amour", c'est en Slovaquie

Une "banque de l'amour" accueille dans 100.000 compartiments des récits d'histoires d'amour et des souvenirs de couples, le 3 février 2018 à Banska Stiavnica, en Slovaquie

Une "banque de l'amour" accueille dans 100.000 compartiments des récits d'histoires d'amour et des souvenirs de couples, le 3 février 2018 à Banska Stiavnica, en Slovaquie - Vladimir Simicek-AFP

La petite ville médiévale slovaque de Banska Stiavnica veut devenir une capitale mondiale pour les amoureux grâce à sa banque d'histoires d'amour.

Le poème d'amour le plus long du monde est né en 1844 à Banska Stiavnica en Slovaquie, 2900 lignes d'un écrivain du cru. Aujourd'hui, la petite ville médiévale veut se muer en un lieu de pèlerinage pour les amoureux du monde entier, grâce à une "banque de l'amour" créée pour stocker leurs histoires.

100.000 compartiments pour histoires d'amour

Pour que Banska Stiavnica rejoigne Paris ou Vérone sur la carte des places romantiques, une ONG locale cultive le souvenir de l'histoire (malheureuse) du poète Andrej Sladkovic et de sa muse Marina, contrainte par ses parents bourgeois d'épouser un riche fabricant de pains d'épices plutôt qu'un auteur désargenté. Elle a ainsi aménagé 100.000 compartiments sous l'ancienne maison de la belle, voués à accueillir des histoires d'amour et des souvenirs de couples.

Publié en 1846, le long poème où Andrej Sladkovic crie sa flamme et son désespoir amoureux a été enregistré comme l'œuvre de ce genre la plus longue du monde par l'Académie mondiale des records basée à Miami en Floride, principale rivale du Livre Guinness des records. Il a été traduit en plusieurs langues, dont l'allemand et le français.

Andrej, Marina et la maison en Slovaquie: l'histoire est moins célèbre que Roméo, Juliette et le balcon de Vérone, mais elle a le mérite d'être authentique et l'ONG "Épicentre de l'amour" compte bien capitaliser là-dessus.

"La plus grande concentration d'amour du monde"

"Quand les 100.000 boîtes seront remplies d'histoires, cette maison deviendra le lieu de la plus grande concentration d'amour du monde, l'épicentre de l'amour", prédit Katarina Javorska, chargée des relations publiques de l'ONG.

L'association a installé son siège dans l'ancienne maison de Marina et, après deux ans de travaux, a inauguré en décembre une exposition interactive présentant notamment une copie du manuscrit du poème de Sladkovic, sa bibliothèque et un "amouromètre" censé mesurer la force des sentiments d'un couple.
Des visiteurs de l'exposition de "l'Epicentre de l'amour" à Banska Stiavnica s'embrassent devant "l'amouromètre", censé tester la force de leur amour, le 3 février 2018
Des visiteurs de l'exposition de "l'Epicentre de l'amour" à Banska Stiavnica s'embrassent devant "l'amouromètre", censé tester la force de leur amour, le 3 février 2018 © Vladimir Simicek-AFP

Mais c'est sous la maison que semble se situer la principale attraction, avec la "banque de l'amour". Un long tunnel dans le souterrain du bâtiment a été transformé en chambre forte comptant 100.000 compartiments, où les amoureux peuvent "faire des dépôts" à certains moments de l'année. Sans surprise, la prochaine date est... la Saint-Valentin. Les amateurs peuvent même réserver leur place.

"Nos visiteurs ne cachent pas leur étonnement quand ils voient comment cette histoire, et ce poème qui fait partie des lectures obligatoires à l'école primaire, ont été transformés en une expérience pratique", se félicite Katarina Javorska.

Un livre de 3200 pages pesant 53 kilos

Jadis connue pour ses mines d'argent, la petite ville de 10.000 habitants est inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco en raison de son histoire minière qui remonte au Moyen Age et de son centre urbain datant du 16e siècle.

Dans la maison de Marina, l'architecture ancienne demeure, cohabitant avec un concept d'exposition moderne. Le sol du tunnel du 16e comprend des carreaux de miroirs multipliant à l'infini les "boîtes d'amour" - petits tiroirs en bois - qui tapissent les murs. Les visiteurs sont aussi invités à remplir un "registre de l'amour", un livre de 3200 pages pesant 53 kilos.

"Certains estiment le projet très audacieux et ambitieux. Mais si des millions de gens sont prêts à aller à Vérone pour voir le balcon de Roméo et Juliette, un couple imaginaire, je pense que beaucoup viendront à l'Épicentre de l'Amour pour revivre une vraie histoire d'amour", veut croire Katarina Javorska.

C.H.A. avec AFP