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"Il y a 7000 Ehpad en France, la réalité est difficile à cerner": des résidents en Ehpad témoignent

Deux résidents en Ephad ont témoigné de leurs conditions de vie sur BFMTV. Outre un manque de personnel, ils décrivent un quotidien agréable rythmé par les activités.

"Il y a quand même des établissements où on est bien reçus, on est à l'abri, on nous protège". Quelques jours après la sortie du livre-enquête Les Fossoyeurs de Victor Castanet dans lequel il a révélé les graves dysfonctionnements du groupe Orpea, deux résidents en Ehpad publics ont raconté leur quotidien sur le plateau de BFMTV.

Alors que les conditions de vie décrites par le journaliste lui paraissent être "une horreur", Lydie Richard décrit une situation bien différente dans l'établissement où elle réside dans le Val-de-Marne.

"Nous sommes libres, nous avons un directeur qui s'occupe de nous de façon à ce que nous ayons de la liberté, ici nous avons des activités diverses pour que tout le monde puisse se distraire à son gré, nous avons des spectacles qui nous sont proposés, dans notre résidence, nous sommes au mieux", raconte celle qui réside depuis 4 ans dans l'Ehpad de l'Abbaye à Saint-Maur-des-Fossés.

"C'est un petit peu mieux que tout seul à la maison"

La femme âgée de 92 ans souhaite "rassurer les personnes qui s'interrogent, qui sont soucieuses et anxieuses" à l'idée d'entrer dans un Ehpad après les révélations sur le groupe Orpea.

"Il y a quand même des établissements où on est bien reçus, on est à l'abri, on nous protège, on nous distrait en même temps, c'est un petit peu mieux que toute seule à la maison quand on n'a pas de compagnie" souligne-t-elle.

Lydie précise tout de même que son établissement connaît un manque de personnel. "S'ils étaient un petit peu plus nombreux on serait quand même un petit peu mieux, c'est la seule chose qui serait à déplorer, c'est ce personnel qui est débordé, qui n'a pas toujours le temps de s'occuper des personnes invalides." Si elle n'est pas dépendante, elle regrette que les membres du personnel n'aient "pas toujours le temps de descendre les personnes en fauteuil roulant aux activités ou aux spectacles".

"Un peu plus de temps" pour le personnel

Même constat pour Philippe Wender, qui réside aussi dans un Ehpad public du département. "Il y a une mauvaise image" des maisons de retraite, reconnaît l'homme âgé de 85 ans, mais il assure être "particulièrement bien traité" dans l'établissement où il vit avec sa femme pour 2500 euros par mois.

"Il n'y a pas un Ehpad pareil que l'autre, il y a 7000 Ehpad en France, la réalité est difficile à cerner", souligne-t-il.

Mais comme Lydie, il regrette le manque de temps du personnel dans son Ehpad. "Il leur faut un peu plus de temps, qu'ils soient un peu plus nombreux pour avoir un peu plus de temps que juste la toilette, avoir quelques minutes pour parler un peu, de leurs problèmes ou des nôtres, mais échanger."

Emilie Roussey