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Grèves

Insultes, échauffourées: la pénurie de carburants attise les tensions dans les stations-service

Alors que la grève se poursuit dans les raffineries, les automobilistes doivent parfois patienter plusieurs heures pour faire le plein. De quoi attiser les tensions.

Avec les pénuries de carburant à travers le pays, les automobilistes attendent parfois plusieurs heures pour quelques litres d'essence. De longues files d'attente se forment, même en pleine nuit. Fatigue, volumes limités, incivilités... Les esprits s'échauffent parfois rapidement, jusqu'à faire éclater des altercations entre automobilistes en quête de carburant.

À Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) ce mercredi, une dizaine de véhicules se suit, entrecoupée par un croisement. L'une des voitures tente de doubler et la tension monte. "Nous ça fait une heure et demie qu'on attend là-bas et monsieur il arrive comme une fleur, quatre voitures devant", lance une automobiliste au micro de BFMTV.

Face à la pression, l'automobiliste doit reculer et les insultes fusent. "Vous êtes un jeune branleur", lance un homme. "Et vous un vieux con", répond l'automobiliste avant de démarrer.

"Jamais je ne me mets en colère, je suis très calme, mais là, il m'a gonflée", confie une femme à notre micro.

"Vous allez tomber sur quelqu'un qui va vous tabasser"

Un peu plus loin, une autre voiture s'infiltre dans la file d'attente. Excédé, un chauffeur de taxi demande à la conductrice de faire demi-tour. "Là, vous êtes en train de griller tout le monde... Donc vous reculez, je ne vais pas vous laisser de toute façon", lance-t-il.

"Faut faire attention, vous allez tomber sur quelqu'un qui va vous tabasser", prévient-il.

"C'est la guerre"

Depuis plus d'une semaine, ces scènes de tensions se multiplient à travers le pays. À Paris, un conducteur patiente depuis plusieurs heures aux abords d'une station. "Les gens sont à bout, et à force chacun va faire sa propre loi", dit-il, lassé par la situation.

Quelques instants plus tard, les esprits s'échauffent avec un chauffeur qui tente de doubler. "Faut pas t'énerver comme ça, ça sert à rien", s'agace-t-il. "Y a de quoi, mon gars, je suis là depuis 15 heures", lui répond l'automobiliste.

"Heureusement qu'on n'est pas en guerre", lance le chauffeur. "Mais c'est la guerre!", lui répond-on.

Même si un accord est trouvé entre les syndicats et les compagnies pétrolières, il faudrait plus d'une semaine pour retrouver une situation normale à la pompe. Selon un nouveau sondage "Opinion en direct" réalisé par l'institut Elabe pour BFMTV et publié ce mercredi, près de deux Français sur trois sont impactés par le manque de carburants.

Salomé Robles