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Grève: à quoi s'attendre pour cette nouvelle journée de contestation?

La manifestation des enseignants en grève le 13 janvier à Paris.

La manifestation des enseignants en grève le 13 janvier à Paris. - Thomas SAMSON / AFP

Près de 170 rassemblements et défiles sont prévus ce jeudi dans toute la France, notamment pour réclamer des hausses de salaire.

Nouvelle journée de mobilisation ce jeudi en France. Après les journées de grève du personnel de l'Education nationale les 13 et 20 janvier face à l'incertitude concernant le protocole sanitaire à l'école, c'est désormais une mobilisation interprofessionnelle qui est prévue pour ce 27 janvier. Avec, au cœur des réclamations, la hausse des salaires dans un contexte de forte inflation.

• 170 rassemblements et défilés en France

Cette journée est organisée à l'appel de quatre syndicats. La CGT, FO, FSU - la première fédération syndicale de l'enseignement - et Solidaires.

La CGT a mis en ligne une "carte des mobilisations", où sont recensés les principaux rassemblements organisés ce jeudi. À Paris, un rassemblement est prévu à partir de 11h30 place de la Bastille, avec un "meeting concert", puis un cortège qui doit s'élancer en direction de Bercy, là où se situe le ministère de l'Economie.

À Lyon, un cortège s'élancera à 13h30 depuis les Brotteaux. Quant à Marseille, le rassemblement est prévu à 10h30 sur le Vieux Port.

Des lycéens sont également mobilisés. Ils doivent notamment se retrouver à Paris, à 11h place de la Nation.

• Combien de manifestants prévus?

Céline Verzeletti, dirigeante confédérale CGT, l'a assuré à l'Agence France Presse. "Nous pensons vraiment faire beaucoup plus que le 5 octobre", en référence à cette journée de mobilisation interprofessionnelle qui avait réuni 85.400 personnes selon le ministère de l'Intérieur.

Parmi les enseignants, bien que le mouvement du 13 janvier avait été particulièrement suivi, avec 78.000 personnels de l'Education nationale dans les rues, celui de la semaine suivante, le 20 janvier, avait été marqué par un essoufflement de la mobilisation.

Pour cette troisième semaine de contestation dans les rangs des enseignants, le Snuipp-FSU, syndicat majoritaire chez les enseignants du premier degré, assure que cette journée sera marquée par un regain de mobilisation.

• Dans les écoles, "près de 20%" d'enseignants en grève

Le Snuipp-FSU a annoncé "près de 20%" de professeurs en grève parmi les professeurs de maternelle et de primaire. Le syndicat s'attend donc à une mobilisation davantage suivie qu'il y a une semaine, quand 1,63% de personnel gréviste avait été recensé par le ministère de l'Education nationale.

Dans un tract diffusé sur son site, le Snuipp-FSU écrit que "cette grève du 27 janvier est l’occasion de faire avancer collectivement nos revendications pour l’école, pendant la pandémie et après la sortie de crise".

• Des perturbations prévues sur les lignes de transport en commun

Du côté des transports en commun, la circulation des trains régionaux sera légèrement perturbée, selon la SNCF. En Ile-de-France, un train sur trois roulera sur la ligne du RER B Nord. Sur les RER A, C, D et la ligne H du Transilien, l'offre sera de trois trains sur quatre.

• L'augmentation des salaires comme principale revendication

Que ce soit du côté des enseignants, mais aussi des employés des secteurs de l'industrie, de l'agro-alimentaire, du commerce, de la fonction publique, également appelés à se mobiliser, cette journée du 27 janvier est dédiée à une cause en particulier. L'augmentation des salaires, dans un contexte de forte inflation.

Les organisateurs demandent une augmentation du Smic et du point d'indice des fonctionnaires, et plus généralement de tous les salaires, allocations et pensions de retraite, dans un contexte de forte inflation (+2,8% sur un an en décembre) et de dividendes records.

Les syndicats déplorent qu'il n'y ait eu aucun coup de pouce au Smic au cours du quinquennat, au-delà des augmentations automatiques, et pas davantage de relèvement du point d'indice. Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, martèle lui aussi la nécessité de revaloriser les salaires, notamment ceux des travailleurs dits de la "deuxième ligne". Même si son mouvement ne participera pas à cette mobilisation du 27 janvier. "Le fourre-tout ne marche pas", a-t-il plaidé.

Du côté des enseignants, l'augmentation des salaires est également au cœur des revendications de cette journée.

"Les factures augmentent, et mon salaire non. Moi, j'estime que j'ai perdu de l'argent en 20 ans. Ce qui fait qu'on n'est pas content", a expliqué à BFMTV Valérie Daude, professeure des écoles.

Parmi les pays de l'OCDE, un professeur de primaire français gagne 9% de moins que la moyenne observée. Après 15 ans d'ancienneté, l'écart se creuse, pour monter à 20%.

Jules Fresard avec AFP