Vacances, zones, rentrée: le nouveau calendrier scolaire

Fruit d'un difficile équilibre à trouver entre les différents acteurs de l'enseignement, le calendrier des trois prochaines années scolaires a été dévoilée ce jeudi matin par le ministère de l'Education nationale. Il instaure de nouvelles règles plus claires, même si des difficultés vont persister. Ce qu'il faut en retenir.

Traditionnellement, il fait bien plus de mécontents et que de satisfaits. Najat Vallaud-Belkacem dévoile ce jeudi son projet pour le nouveau calendrier scolaire des trois prochaines années. "Un moment fort pour la société", commente la ministre de l'Education nationale.

Date de rentrée désormais fixée de manière plus claire, nouvelles zones de vacances respectant le futur redécoupage des régions, et des congés de printemps modulés pour ne pas handicaper le tourisme en montagne, voici ce qu'il faut en retenir.

Une date de rentrée définie plus clairement... 

Selon le plan présenté ce jeudi matin, deux nouvelles règles ont été instaurées afin de rendre l'élaboration du calendrier scolaire plus simple et plus compréhensible. Objectif? Eviter le cafouillage vécu l'an passé, quand, dans un premier temps, les professeurs devaient démarrer le vendredi 29 août et les élèves le lundi suivant, avant que le début de l'année scolaire soit repoussé aux 1er et 2 septembre face à la grogne de certains syndicats d'enseignants. 

Désormais, deux principes pérennes vont être mis en place. La rentrée des élèves, pour les trois prochaines années, intervient au plus tôt le 1er septembre de l'année. Pour 2015-2016, et 2016-2017, pas de problème en vue: le début des cours aura lieu la même semaine que celui du retour des professeurs, qui retrouveront leur lieu de travail une journée avant leurs élèves.

... mais des difficultés toujours présentes

Pour l'année scolaire 2017-2018, toutefois, le cas qui a posé problème en 2014 sera de retour: les enfants retrouveront le chemin de l'école le lundi 4 septembre, tandis que les instituteurs reprendront du service le 1er, soit le vendredi précédent. A ceci près que cette fois, les intéressés auront deux ans pour anticiper cette difficulté.

Concernant la date de fin des cours, c'est au plus tard à la fin de la première semaine complète du mois de juillet qu'elle devra avoir lieu.

> Les vacances de printemps avancées d'une semaine

C'était attendu, c'est désormais officiel: les professionnels de la montagne ont obtenu gain de cause après avoir entretenu pendant plus d'un an et demi une grogne sévère contre le gouvernement, estimant que des congés trop tardifs au printemps empêchaient de remplir les stations de ski. Selon Dominique Marcel, PDG de la Compagnie des Alpes, cet handicap aurait même coûté une perte de 30.000 emplois par saison et une baisse de recettes à hauteur de 3%, selon des chiffres avancés en octobre dernier sur BFM Business.

Face à cette demande, les vacances du printemps sont avancées d'une semaine pour les années scolaires 2015-2016, et 2016-2017, en maintenant le système de zonage. A aucun moment, toutefois, la période de travail entre les vacances d'hiver et les suivantes ne pourra être inférieure à six semaines. De fait, la zone B verra, en 2018, ses vacances de printemps s'étaler de nouveau jusqu'au 6 mai.

Le nouveau zonage des vacances scolaires prend en compte le futur redécoupage des régions. © Ministère de l'Education nationale

> De nouvelles zones de vacances

Du fait du redécoupage des régions, qui entrera en vigueur au début de l'année 2016, quelques petits changements ont dû intervenir dans la carte du zonage des vacances. En effet, sur les trois nouvelles régions métropolitaines créées, trois d'entre elles comprennent des académies scolaires relevant de zones de congés différentes.

Pour éviter une déconnexion et de nouvelles difficultés, des ajustements ont été réalisés.

> Un ultime trimestre très long, surtout pour les plus petits

Conséquences de ces mesures, le dernier trimestre de l'année scolaire sera une nouvelle fois le plus long, et ce, surtout en primaire pour les plus petits. Là où un certain équilibre règne de la rentrée de septembre jusqu'aux vacances de printemps, avec des périodes de cours oscillant entre six et sept semaines entre les congés, la dernière ligne droite sera la plus longue, allant de 9 à 11 semaines en fonction des zones.

Si, pour les collégiens et les lycéens, le tout est amorti du fait des examens de fin d'année ou des stages obligatoires, les plus jeunes, en primaire, risquent en revanche de finir cette année scolaire sur les rotules.

Déjà accordés par certains recteurs depuis plusieurs années, les congés du pont de l'Ascension vont être généralisés afin d'offrir de courtes pauses aux élèves sur cette longue période. Une exception existe toutefois, et elle aura lieu en 2018: si deux jours fériés se retrouvent dans la même semaine, comme ce sera le cas le 8 et le 10 mai cette année, alors les jours suivants le jeudi de l'Ascension, soit le vendredi et le samedi matin, seront travaillés.

> Soumis au CSE ce 10 avril

Ce calendrier sera soumis au Conseil supérieur de l'Éducation (CSE) le 10 avril. Ce dernier, composé de représentants des personnels, des parents d'élèves et des partenaires de l'État dans l'action éducative, rend un avis consultatif, la plupart du temps négatif sur ce sujet qui cristallise des intérêts très divergents.

Jé. M. avec Véronique Fèvre