Réforme du bac: comment les lycéens se préparent au grand oral

Dans un lycée de Gif-sur-Yvette, dans l'Essonne, des ateliers d'éloquence proposent aux élèves de se former à l'art oratoire. De quoi fourbir ses armes en attendant le grand oral, nouvelle épreuve du bac annoncée par Jean-Michel Blanquer.

La réforme du baccalauréat est présentée ce mercredi en conseil des ministres. Une nouvelle épreuve fait son apparition: le grand oral, baptisé vraisemblablement "oral de maturité". Certains établissements proposent déjà des cours d'éloquence. Comme à Gif-sur-Yvette, dans l'Essonne.

Apprendre "à mieux s'exprimer"

Ouvert à tous les élèves de cet établissement, cet atelier d'éloquence rencontre beaucoup de succès. Dans l'une des situations proposées, un lycéen doit incarner Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse. Un exercice concluant.

"Ils nous apprennent beaucoup de choses", témoigne un lycéen sur notre antenne. "À mieux s'exprimer, le rythme de nos phrases, le ton, la voix, la forme aussi. Le corps, comment on se présente devant les gens".

Pour un autre jeune homme, cette formation à l'éloquence sera d'une grande utilité dans les prochains mois. "Ça va vraiment beaucoup servir pour l'oral de français. Il y a des questions-réponses à la fin. Pour répondre, ça va être beaucoup plus facile", estime-t-il sur BFMTV.

"Les timides deviennent plus performants"

Tous ces lycéens sont favorables à la mise en place d'un grand oral pour l'examen du baccalauréat. Le candidat passerait devant un jury de trois personnes dans une matière qu'il aurait choisie comme spécialité, et sur un projet préparé dès la classe de première. L'entretien devrait durer une vingtaine de minutes. Avec les quatre épreuves écrites, il comptera pour 60% de la moyenne du baccalauréat.

Selon l'intervenant qui forme les élèves à l'éloquence dans ce lycée de Gif-sur-Yvette, tous les élèves sont capables de réussir leur grand oral, à condition de travailler.

"Tout le monde peut y arriver, et d'ailleurs les timides deviennent très rapidement, pour ceux qui bossent, plus performants que ceux qui ne sont pas timides", remarque sur notre antenne Romain Decharne, président-fondateur de la Fédération francophone de débat. "Parce que ceux qui sont trop à l'aise, en réalité, se prennent pour des rois et ne travaillent pas. Alors que les timides, eux, savent travailler, comprennent leurs difficultés. Et quand ils travaillent, ils explosent et deviennent très très bons."

Des changements dès la seconde

Les syndicats lycéens et les fédérations de parents d'élèves réclament un temps dédié pour l'apprentissage de l'expression orale au lycée. Cette nouvelle épreuve concernera les élèves qui passeront leur bac en 2021, c'est-à-dire ceux qui sont actuellement scolarisés en classe de troisième et qui entreront en seconde au mois de septembre prochain.

Pour eux aussi, leur entrée au lycée pourrait être redessinée. Avec possiblement une année scolaire divisée en semestres, des majeures et une mineure en deuxième partie de l'année.

C.H.A. avec Antoine Heulard