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Pour améliorer le niveau des élèves, ce sénateur veut rendre obligatoire les échecs à l'école

Stéphane Demilly a déposé une proposition de loi pour permettre aux écoliers d'apprendre le jeu d'échecs. Le parlementaire souhaite faire connaître cet outil qui "peut vraiment nous aider à améliorer les résultats scolaires de nos enfants".

Un échiquier et 32 pièces pour favoriser la concentration des écoliers. Le sénateur centriste Stéphane Demilly a déposé une proposition de loi pour intégrer l'enseignement des échecs à l'école primaire.

"C'est un jeu qui a de multiples vertus, de la concentration au développement de la capacité d'écoute en passant par l'apprentissage de la gestion du temps", s'enthousiasme le sénateur centriste de la Somme auprès de BFMTV.com.

Si la France dépense plus pour l'éducation que la moyenne des pays européens pour son système éducatif d'après un rapport de la Cour des comptes, le niveau des élèves s'est dégradé ces dernières années dans les classements internationaux, notamment en mathématiques. Les échecs pourraient permettre d'inverser la tendance, veut croire le parlementaire.

Plusieurs pays qui ont mis en place l'enseignement des échecs à l'école primaire ont ainsi constaté une nette augmentation du niveau de leurs élèves, comme en Allemagne, met-il en avant. D'autres - l'Arménie, le Mexique, l'Inde ou encore la Chine - ont même rendu la matière obligatoire.

Les échecs, un outil "au-delà des espérances"

Lui-même ancien champion d'échecs dans sa jeunesse, Stéphane Demilly s'est remis à la pratique après sa sortie d'un coma lié à une forme cérébrale de la malaria.

"J'ai dû réapprendre beaucoup de choses à ce moment-là et des médecins m'avaient dit que reprendre ce jeu m'aiderait", explique le sénateur. Ça a été au-delà de toutes mes espérances."

Si l'enseignement des échecs existe déjà en France par le biais du dispositif "Class'Échecs" qui permet d'initier chaque année près de 250.000 enfants par des professeurs des écoles volontaires, il est loin de toucher les 4,1 millions d'élèves actuellement en primaire.

La proposition de loi de Stéphane Demilly vise "à intégrer l'enseignement du jeu d'échecs dans le cadre des horaires et des programmes en vigueur dans les établissements par des professeurs volontaires". Mais son application concrète semble cependant périlleuse, tant les programmes sont déjà lourds et les emplois du temps laissent peu de latitude.

Un rendez-vous avec Pap NDiaye

Le sénateur le reconnaît d'ailleurs: ce texte n'a pas que "très peu de chances" d'être examiné dans l'hémicycle et encore moins d'être un jour voté. Mais la manœuvre va permettre à Stéphane Demilly de rencontrer le ministre de l'Éducation nationale pour évoquer avec lui le sujet.

"Le but, c'est qu'on se rende compte qu'on a un jeu formidable entre les mains qui peut vraiment nous aider à améliorer les résultats scolaires de nos enfants"."

Pap Ndiaye pourrait être sensible à l'argument: le locataire de la rue de Grenelle a lancé en janvier dernier un vaste "plan mathématiques" qui va de la pratique du calcul mental pour les primaires à une heure de consolidation par semaine pour les 6ème.

Marie-Pierre Bourgeois