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Pas de sélection mais des conditions: les nouvelles mesures pour la fac

Pas de sélection mais la possibilité pour les universités de consulter le dossier scolaire, une remise à niveau d'un an et la prise en compte de l'avis du conseil de classe: les nouvelles conditions d'entrée à l'université ont été précisées ce lundi.

Le gouvernement s'est engagé ce lundi à investir près d'un milliard d'euros pour accompagner le Plan étudiants et la réforme des modalités d'entrée à l'université durant le quinquennat. Parmi les nouvelles mesures de ce plan: la fin du tirage au sort, la prise en compte de l'avis du conseil de classe lors de l'orientation de l'élève, la création de nouveaux logement étudiants ou encore le rattachement au régime général de la Sécurité sociale.

Pas de sélection mais des conditions

Le Premier ministre l'a annoncé: "Je n'ai pas peur du mot 'sélection', mais ce n'est pas ce que nous voulons pour les étudiants français". Édouard Philippe a également déclaré que "entre la sélection brutale et le tirage au sort, il existe une palette de solutions beaucoup plus souples, plus humaines et plus intelligentes".

"L'objectif, ce n'est pas que les universités disent 'non'. Dans la plupart des cas, elle dira 'oui'. Et dans certains cas, elle dira 'oui, si'. Si le candidat accepte un parcours adapté."

Le chef du gouvernement a également précisé: "Laisser un jeune s'engager dans une voie qu'on sait semée d'embûches sans l'alerter ni l'aider, n'est pas lui rendre service."

La réforme de l'entrée à l'université prévoit ainsi de permettre aux universités d'accéder aux dossiers scolaires et bulletins de notes des étudiants. Cependant, l'avis du conseil de classe sera pris en compte dans le cadre de l'orientation de l'élève. Il sera également possible d'imposer à ce dernier une remise à niveau, d'une durée pouvant aller jusqu'à un an, avant d'entamer des études supérieures.

La réforme de l'entrée à l'université
La réforme de l'entrée à l'université © BFMTV

Frédérique Vidal a assuré sur Twitter que "le droit d'accès à l'enseignement supérieur à tous les bacheliers" serait "bien garanti". La ministre de l'Enseignement supérieur a également déclaré que "les profils différents des bacheliers" seraient prix en compte "sans les enfermer dans des choix d'orientation subis".

Plus aucun tirage au sort

Le Premier ministre a confirmé ce lundi la fin du tirage au sort, qualifié de "naufrage", pour l'entrée dans les filières universitaires les plus demandées, dès la rentrée 2018, conformément aux promesses de la ministre de l'Enseignement supérieur. 

La fin d'APB

Le chef du gouvernement a également annoncé la mise en place d'une nouvelle plateforme, "plus simple, rapide, et accueillante" en remplacement d'Admission post-bac, très critiquée et émaillée de couacs lors de la dernière rentrée universitaire. La ministre de l'Enseignement supérieur a précisé que "les lycéens feront moins de vœux, ils seront regroupés, de nouveaux vœux seront possibles et leur traitement sera profondément transformé". En clair, les bacheliers pourront faire une dizaine de vœux non classés au lieu des 24 actuellement.

La réforme d'APB
La réforme d'APB © BFMTV

Une orientation dès le lycée

Autre aspect du Plan étudiants: l'orientation sera renforcée dès le lycée. Deux professeurs principaux seront nommés en classe de terminale, au lieu d'un; deux semaines seront consacrées à l'orientation et des outils numériques seront mis à la disposition des lycéens afin de "comprendre les attentes de l'enseignement supérieur", a détaillé le ministère de l'Education nationale. Pour son ministre Jean-Michel Blanquer, il s'agit de "redonner une dimension humaine à tout le processus d'orientation et d'affectation pour la réussite de chaque futur étudiant".

Rattachement au régime général de la Sécurité sociale

Les étudiants, qui dépendent actuellement d'un régime de sécurité sociale spécifique, seront rattachés au régime général de la Sécurité sociale dès la rentrée 2018, a annoncé la ministre de l'Enseignement supérieur. "Notre système de sécurité sociale ne marche pas bien. Nous supprimerons la cotisation que (les étudiants) payent et nous transférerons au régime général la sécurité sociale des étudiants", a assuré Frédérique Vidal. Cette mesure était une promesse de campagne d'Emmanuel Macron.

De nouveaux logements étudiants

Frédérique Vidal a également annoncé la création de 60.000 logements à destination des étudiants et 20.000 pour les jeunes actifs. "Améliorer la réussite suppose aussi de considérer avec attention la santé et le bien être des étudiants ainsi que leurs conditions d’études", a-t-elle indiqué.

Céline Hussonnois-Alaya