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Parcoursup: 100.000 candidats encore dans l'incertitude à la veille de la rentrée

L'expectative aux deux bouts de la chaîne pour les participants à Parcoursup.

L'expectative aux deux bouts de la chaîne pour les participants à Parcoursup. - Denis Charlet - AFP

Alors que la rentrée est imminente, certaines filières sont loin d'avoir fait le plein de candidats. Et tandis que certains futurs étudiants temporisent, d'autres devant trouver une solution de logement ne peuvent plus attendre.

Il y a moins d'une semaine, le ministère de l'Enseignement supérieur défendait l'avant-bilan de Parcoursup. Pour la ministre Frédérique Vidal, trois engagements-clés ont été tenus: la suppression du tirage au sort - principale critique du dispositif précédent APB -, la mise en place de parcours d'accompagnement pour les bacheliers les plus fragiles lors de la première année de fac (130.000 jeunes devraient en bénéficier) et la baisse, selon elle, du coût de la rentrée universitaire. Reste que, selon le tableau de bord de Parcoursup, plus de 101.000 bacheliers demeuraient au 27 août sans certitude définitive sur leur formation. Ce, alors même que la rentrée universitaire est imminente.

On le concède, toutes les situations ne sont pas équivalentes. Seuls 14.670 élèves, dont 8313 lycéens, sont réellement sans aucune affectation au 27 août. Ils sont considérés comme en recherche active, contrairement aux 167.286 candidats qui ont "quitté la procédure", soit parce qu'ils ont échoué au bac, soit parce qu'ils sont inscrits à des formations hors du périmètre de Parcoursup. Le gros des incertains se constitue de 86.900 étudiants en puissance qui ont bel et bien reçu une réponse, mais qui ont d'autres vœux en attente.

Changement de dernière minute

C'est là, que la machine se grippe, car Parcoursup doit concilier des intérêts antagonistes. D'une part, ceux des indécis qui attendent la dernière minute pour valider définitivement leur inscription dans une filière. Leur espoir est d'obtenir la meilleure affectation possible. D'autre part, les universités, classes prépas, formations BTS, qui restent dans l'expectative et savent qu'elles devront s'organiser au dernier moment.

Pour les classes préparatoires du lycée Chaptal, illustre Le Figaro, 30% des bacheliers n'ont ainsi pas validé de choix définitifs. Même s'ils se doutent qu'ils n'auront au final pas forcément de meilleur option que celle qui leur est déjà proposée, cette attente reste une manière de "se jauger", explique en substance Mickaël Prost, président de l'Union des professeurs de classes préparatoires scientifiques (UPS). Le phénomène n'aurait selon lui pas du tout été "anticipé par les concepteurs de Parcoursup".

Cette temporisation opportuniste génère d'autres travers, note toujours pour Le Figaro Sébastien Cote, président des professeurs de prépas littéraires. Il note une différence entre les Parisiens logés chez leurs parents à qui il "ne coûte rien d'attendre le dernier moment". Et "les autres, ceux qui ont besoin de payer un studio ou de trouver un logement universitaire".

Parcoursup année zéro

Du côté des structures chargées de former les tout nouveaux titulaires du bac, les choses ne sont pas non plus idéales. "Parfois, les établissements ont moitiés moins d'élèves ayant donné un oui définitif que l'an dernier", explique à France Info Alain Joyeux, président de l'association des classes prépas en commerce.

Pour Emmanuel Roux, président de l'université de Nîmes qui a repoussé la rentrée universitaire d'une semaine, c'est encore "l'année zéro" de Parcoursup. Des adaptations sont encore nécessaires, reconnaît-il, tout en précisant que l'ancien système ne résolvait pas non plus toutes les situations à la rentrée, laissant certaines inscriptions traîner jusqu'à la fin septembre.

Le "bilan à la fin septembre" et les éventuels "ajustements" promis à l'antenne de France Inter par la ministre de l'Enseignement supérieur se profilent bel et bien comme une étape incontournable pour la pérennité de Parcoursup. Il "se fera avec l'ensemble des acteurs, présidents d'université, enseignants chercheurs etc.", avait-t-elle ajouté. Parmi les sujets abordés figurera par exemple l'amélioration de l'affectation dans les logements étudiants du Crous, qui doit "se faire plus en lien avec la plateforme Parcoursup", selon la ministre.

D. N.