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Masque, cours, cantine: à quoi pourrait ressembler la rentrée scolaire

Jean-Michel Blanquer doit annoncer prochaînement quel protocole sanitaire sera adopté pour la rentrée des élèves, prévue pour le 2 septembre prochain. Des disparités pourraient toutefois avoir lieu selon les territoires en fonction de la circulation du virus.

Cartables, cahiers, crayons et Covid. Moins de deux semaines séparent désormais les élèves des bancs de l'école. La rentrée scolaire, fixée au 2 septembre, intervient de nouveau dans un contexte de crise sanitaire alors que le variant Delta confronte la France à une quatrième vague du coronavirus. Pas de quoi freiner Jean-Michel Blanquer. Le ministre de l'Éducation s'est fixé un "objectif école ouverte" pour l'année scolaire 2021-2022 et a indiqué souhaiter une rentrée "la plus normale possible".

"Notre objectif c'est de fermer (les écoles, NDLR) le moins possible", a déclaré le ministre jeudi.

Les quatre protocoles sanitaires envisagés par l'Éducation nationale ne prévoient pas en effet de fermeture totale des établissements scolaires mais, dans le pire des scénarios, des demi-jauges dans l'enseignement secondaire.

Le niveau 2 pour la majorité des territoires?

Si le protocole sanitaire n'a pas encore été annoncé officiellement, nous savons que quatre niveaux existent, identifiés par un code couleur (vert, jaune, orange et rouge). Selon nos informations, le niveau retenu pourrait être le niveau 2, dit jaune, du moins pour la majorité des territoires.

Dans ce cas de figure, l'enseignement en présentiel est prévu pour tous les élèves, de la maternelle à la terminale. Le masque est quant à lui obligatoire en intérieur, à partir du CP et jusqu’en terminale. En extérieur, les élèves doivent suivre les consignes qui s’appliquent au reste de la population du département, selon la situation épidémique locale.

Un protocole pas assez strict pour Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, au regard de la situation sanitaire.

"Le masque y est obligatoire dans les salles de classes, mais pas en extérieur. On est pas obligé de ne pas brasser les élèves dans la cantine... C'est trop léger face à un variant Delta qui est très contaminant."

S'agissant des activités physiques et sportives, la priorité est donnée au maximum aux activités en extérieur. Lorsque les conditions ne le permettent pas, les activités sportives peuvent toutefois être pratiquées en intérieur, mais en respectant la distanciation sociale (2 mètres).

Le service de restauration est maintenu mais "les mêmes élèves déjeunent tous les jours à la même table dans le premier degré" et la mise en place d’un service individuel pour les couverts et le plateau est encouragée. Enfin les locaux doivent être nettoyés plusieurs fois par jour, tandis que les tables de la cantine sont nettoyées après chaque service.

Davantage de restrictions dans les zones durement touchées par le virus?

Dans les zones où la circulation du virus est plus forte, le protocole sanitaire pour les écoles pourrait être fixé au niveau 3. Ainsi, les Antilles françaises et les régions ou départements métropolitains les plus touchés par la quatrième vague de l'épidémie pourront être concernés, notamment le Sud où la pression hospitalière est importante.

Les cours se font ici toujours en présentiel pour les élèves de primaire mais une "hybridation" est instaurée au collège et au lycée "lorsque la configuration de l’établissement le nécessite (en particulier lorsque cela est rendu nécessaire pour la bonne application des mesures prévues par le présent cadre sanitaire). Il est aussi encouragé selon l’état de la situation épidémique du département.

Le masque est ici obligatoire en intérieur et en extérieur, à partir du CP et jusqu’en terminale. Les activités physiques et sportives doivent se dérouler en extérieur. Lorsque la pratique en intérieur est "indispensable", "seules les activités de basse intensité compatibles avec le port du masque et une distanciation de 2 mètres sont autorisées."

La cantine est maintenue mais "les mêmes élèves déjeunent tous les jours à la même table dans le premier degré", avec si possible une distance de deux mètres avec les autres classes. La mise en place d’un service individuel pour les couverts et le plateau est systématisée et les offres alimentaires en vrac sont mises à l’arrêt. Quant aux locaux, ceux-ci doivent être nettoyés plusieurs fois par jour, tandis que les tables de la cantine sont nettoyées après chaque service "et si possible après chaque repas."

Une distinction entre vaccinés et non-vaccinés dans le secondaire

Dans les quatre scénarios envisagés par le ministère, une classe de maternelle ou de primaire est fermée dès le premier cas de contamination. Au secondaire, lorsqu'un élève est contaminé, ses camarades de classes non-vaccinés et cas contacts sont obligés de poursuivre l'enseignement à distance, au collège et au lycée. Les élèves vaccinés peuvent quant à eux poursuivre l'enseignement en présentiel.

Une mesure qui ne passe pas auprès des syndicats de parents d'élèves et de professeurs. "École à deux vitesses", "une stigmatisation et une éviction des classes"... Certains réclament l'abandon pure et simple de cette disposition, préférant plutôt une fermeture de la classe au collège et au lycée au premier cas. D'autant que la mise en pratique de cette mesure pose des questions éthiques.

"Nous ne sommes pas supposés dans l'Éducation nationale à avoir accès au statut vaccinal des élèves", note pour BFMTV Jean-Rémi Girard, secrétaire général du SNALC, "on ne sait pas comment cette mesure sera appliquée s'il y a un cas dans une classe".

Et si l'idée du contrôle du statut vaccinal par le pass sanitaire peut trotter dans la tête de plus d'un établissement, il n'est pourtant pas requis pour aller à l'école comme l'a rappelé jeudi Jean-Michel Blanquer. "L'école doit être la plus ouverte possible pour tous les enfants de France", a assuré le ministre. Ouverte certes, mais réservée à une partie des élèves du secondaire lorsque le virus y circule.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV