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En dépit de l'interdiction, des élèves de troisième vont écrire en breton pour l'épreuve de sciences du brevet

Photo d'illustration.

Photo d'illustration. - Martin BUREAU / AFP

Le 27 juin prochain, certains collégiens de Vannes écriront en breton sur leurs copies d'épreuve de sciences. Une pratique prohibée qui risque de peser sur leurs notes.

Un élan de fierté bretonne se prépare à quelques jours du brevet. Les élèves de troisième composeront le mardi 27 juin sur l'épreuve de sciences, qui regroupe les sciences de la vie et de la terre (SVT), la technologie et la physique-chimie. Dans certaines copies, les correcteurs risquent de retrouver des réponses écrites en breton, et pas en français. Une prise de risque assumée par les élèves.

C'est le quotidien régional Ouest-France qui a révélé les intentions d'onze élèves de Vannes, dans le Morbihan. Le directeur du collège Diwan, Sylvain Déron, a comptabilisé les frondeurs en amont.

"Pour le moment, je n’ai fait le tour que d’une classe de 18 élèves et 11 ont indiqué qu’ils allaient utiliser le breton pour les épreuves de sciences", a-t-il expliqué au quotidien mercredi.

Le basque, mais pas le breton

Contrairement à l'épreuve d'histoire-géographie et à celle de mathématiques, il est interdit de composer en langue régionale dans les copies de sciences. À l'origine, l'article L121-3 du Code de l'éducation inscrit le français comme langue de référence dans l'enseignement scolaire, et donc, dans les copies. Mais une circulaire de 2017 a offert une dérogation aux premières épreuves du brevet. À l'exception de l'épreuve de science, ajoutée au programme en 2018.

Pour cette épreuve, en mars 2023, le ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, a offert une nouvelle dérogation spécifique à la langue basque, pour le plus grand plaisir des associations défendant ce droit. Depuis, le réseau Diwan a "relancé le ministre" mais n'a pas obtenu de "réponse officielle", regrette le principal du collège de Vannes.

Pour les onze jusqu'au-boutistes de la langue régionale, les notes risquent d'être douloureuses. Les examinateurs ont pour consigne de ne corriger que les parties qu'ils peuvent comprendre, en l'occurrence, les schémas ou les graphiques. Lorsque le basque était interdit dans les copies, les écoles basques relevaient des devoirs scientifiques notés en moyenne entre 1 et 2 sur 20.

Un risque que ne refroidit pas Zoé Nicole Fraysse:

"Je me suis posée la question car je n’étais pas sûre d’avoir assez de points. Mais finalement, je vais le faire pour lutte", témoigne la collégienne chez nos confrères de Ouest-France.

Même avec un camouflet en sciences, les collégiens pourraient probablement obtenir leur diplôme. Pour décrocher ce sésame, il faut obtenir un certain nombre de points, dont une bonne partie est attribuée grâce au contrôle continu. Certains ont donc théoriquement leur diplôme avant les épreuves.

Tom Kerkour