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"C'est évident": Blanquer maintient ses propos sur l'achat d'écrans plats avec l'allocation de rentrée scolaire

Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer lors d'une conférence de presse sur la prochaine rentrée scolaire, le 26 août 2021 à Paris

Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer lors d'une conférence de presse sur la prochaine rentrée scolaire, le 26 août 2021 à Paris - Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFP

Le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer a suggéré, dimanche, que l'allocation de rentrée était parfois utilisée pour acheter "des écrans plats" plutôt que des fournitures scolaires.

Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a tenté de s'expliquer, ce mardi, après la polémique provoquée par ses propos de la veille sur l'allocation de rentrée scolaire et l'achat d'écrans plats. Sur France 3 dimanche, il avait affirmé que l'allocation de rentrée était parfois utilisée pour acheter "des écrans plats" plutôt que des fournitures scolaires.

Lors d'une interview accordée à Brut ce mardi, Jean-Michel Blanquer a déploré une "polémique alimentée pour faire de la polémique" et "un morceau de phrase" isolé. Au contraire, le ministre de l'Éducation a considéré qu'il ne fallait pas "s'interdire des débats au nom du politiquement correct".

"Vous pouvez regarder les statistiques"

"Vous savez, vous avez des spécialistes des réseaux sociaux qui savent très bien pousser des hashtags, donc heureusement que je ne guide pas mon bateau à la lumière des hashtags", a-t-il regretté. "J'invite chacun à regarder la déclaration exacte que j'ai faite, pas les commentaires qui sont faits".

Le ministre de l'Éducation a tenté de se défendre sur le fait qu'aucune étude ne vienne véritablement corroborer ses propos, selon lesquels l'allocation de rentrée scolaire serait utilisée à d'autres fins que les dépenses supplémentaires liées à la rentrée scolaire comme l'achat de fournitures, de vêtements, ou encore l'inscription à la cantine et aux activités périscolaires.

"Si vous écoutez l'ensemble de mon propos, je dis que c'est une question à regarder, que ça peut avoir des avantages et des inconvénients et qu'il faut la prendre sur la base d'études qui restent à faire", tente-t-il de défendre. "Je dis ça, et par ailleurs j'ajoute qu'on sait bien que dans certains cas... c'est une évidence que ce sont des choses qui arrivent. Vous pouvez regarder les statistiques".

"Je n'ai pas dit: "il faut convertir ça demain en bons d'achats, tout le monde le dépense en écrans plats', je n'ai pas du tout dit ça", poursuit le ministre face au journaliste de Brut, revenant sur ses propos tenus dimanche à l'antenne de France 3. "J'ai dit: 'c'est une réalité'. Et mon point de départ, c'est toujours les droits de l'enfant. Est-ce que ce que nous faisons est bon pour l'enfant? C'est vrai pour l'école ouverte, c'est vrai aussi pour ce sujet-là".

"L'argent pas dépensé à 100% des cas pour les enfants"

Mais lors de cette interview, le ministre persiste et signe ses propos polémiques. "Si à la fin, des parents dépensent cet argent qui a été donné par la puissance publique pour autre chose que pour l'enfant, ça n'est pas bien", répète-t-il, avant d'assurer: "Et même si ça arrive dans une minorité de cas, et ça arrive dans une minorité de cas... Et bien ça n'est pas une bonne chose. Voilà, on peut se dire ça calmement, étudier la chose calmement. Je le dis de manière très équilibrée et basée sur des faits".

Selon Jean-Michel Blanquer, les études évoquées par les journalistes pour affirmer qu'il n'est pas prouvé que les allocations sont utilisées pour acheter des écrans plats "sont datées". "Elles sont sur la base déclarative de ce qu'ils ont dépensé", développe le ministre, tout en ajoutant: "Bon, je crois que ceux qui disent l'avoir dépensé pour autre chose sont un petit pourcentage... Maintenant, on sait très bien qu'à partir du moment où vous donnez des moyens en euros, vous ne pouvez pas être certain que 100% des gens vont les dépenser pour les enfants."

"Maintenant, évidemment qu'à partir du moment où vous donnez de l'argent à certaines personnes...", poursuit le ministre, interpellant le journaliste: "Si vous m'affirmez vous que 100% des dépenses sont faites pour 100% des enfants, c'est moi qui vais vous demander de le prouver. C'est évident que l'argent n'est pas dépensé à 100% des cas pour les enfants. Ce sont des dépenses qui augmentent au mois de septembre, ce sont des gens qui se démontrent, oui..."

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV