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"Avec qui je vais me retrouver?": ces élèves qui vont faire leur rentrée dans une nouvelle école

Des enfants et des parents en train de découvrir la composition des classes le jour de la rentrée scolaire à Gennevilliers.

Des enfants et des parents en train de découvrir la composition des classes le jour de la rentrée scolaire à Gennevilliers. - Flickr - CC Commons - Gennevilliers

Quelque douze millions d'élèves vont retrouver ce jeudi les bancs de l'école, du collège ou du lycée. Parmi eux, certains enfants ou adolescents vont devoir faire leur rentrée dans un tout nouvel établissement. Une source d'appréhension et parfois d'impatience, comme le racontent à BFMTV.com quelques parents d'élèves non moins inquiets.

Depuis quelques jours, le petit Farès, 8 ans, est complètement perturbé à l'idée de faire sa rentrée scolaire. "Il dort mal, il pose énormément de questions, il est stressé comme tout", raconte à BFMTV.com sa mère, Asmaa Aaliyah. Et pour cause, le garçonnet rentre jeudi en CM1 dans une toute nouvelle école de Saint-Ouen, en région parisienne.

Pour l'occasion, Asmaa, assistante d'éducation de profession, a pris sa matinée pour accompagner son fils lors de ce grand jour. Cet été, la jeune femme a été contrainte de changer son fils de 8 ans d'école en raison de son comportement dans l'ancien établissement. Si son fils est anxieux, elle reconnaît qu'elle l'est tout autant.

"J'ai peur qu'il soit stigmatisé, que ça se passe mal"

"Ça n'est pas évident, j'ai un peu peur. Il change complètement de quartier et ce n'est plus l'école de son secteur. J'appréhende les questions des autres parents", confie la mère du petit garçon. "J'ai peur qu'il soit stigmatisé, que ça ne se passe pas bien à nouveau".

Pourtant, le petit Farès n'est pas timide, à en croire sa mère. "C'est plutôt qu'il a peur du regard des autres enfants. Là il me demande sans arrêt: est-ce qu'ils vont être gentils avec moi?'", raconte-t-elle. L'autre nouveauté de cette rentrée, c'est que Farès va désormais avoir un maître, et que le directeur de sa nouvelle école sera un homme, alors qu'il a jusque là toujours eu affaire à des institutrices et des directrices d'école.

Le point positif, c'est que le petit garçon a déjà pu visiter les lieux avant de partir en vacances en juillet dernier.

"J'avais insisté pour qu'il puisse repérer les locaux, rencontrer le directeur et parler avec lui, et en effet ça l'a beaucoup rassuré".

"Elle va perdre toutes ses copines"

Le stress est le même pour Lina, 10 ans, qui va commencer son année de CM2 dans une toute nouvelle école. Cet été, la petite famille a dû quitter Nice, ses parents ayant acheté une nouvelle maison à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes). La plus grande préoccupation de la fillette, "c'est de perdre toutes ses copines avec qui la séparation a été un peu difficile", confie à BFMTV.com sa mère Assia, agent immobilier.

"Elles étaient un groupe d'une dizaine, et ça faisait quatre ans qu'elles étaient dans la même classe. Mais bon, je connais leurs mamans, on a leurs numéros donc heureusement elles peuvent faire des (appels) visio", relativise la mère de famille, qui reconnaît que Lina a peur de ne pas réussir à se faire de nouvelles amies dans sa nouvelle école.

"Mais il faut voir le positif", insiste-t-elle: "elle travaille bien à l'école, elle est sociable, je pense que ça va bien se passer... Et puis le nouvel établissement se trouve juste en face de la maison!"

D'autres enfants et adolescents, eux, sont plus sereins à l'idée de changer d'école. "C'est vrai qu'ils se posent plein de questions du type 'dans quelle classe je vais tomber?', 'avec qui je vais me retrouver?'", reconnaît Julie Bourner, mère de trois enfants vivant à Paris.

"Il y a toujours cette petite peur de l'inconnu, une sorte d'appréhension, mais c'est plus de l'impatience et de la curiosité".

"Les jours après la rentrée sont les plus durs"

Ces prochains jours, cette cheffe de projet informatique à la SNCF va toutefois essayer de dégager plus de temps que d'habitude pour ses enfants après le travail. Et pour cause, cette rentrée est un peu spéciale puisque ses trois enfants changent tous les trois d'établissement scolaire. Thomas, 6 ans, passe au CP dans une toute nouvelle école primaire du XIVe arrondissement de la capitale, tout comme Alice, 11 ans, qui va découvrir un nouveau collège.

"Ils étaient jusqu'alors dans le public mais on a décidé de les passer dans le privé parce qu'on a mal vécu la gestion de la crise Covid dans leurs anciens établissements", explique la mère de famille.

Julie Bourner est donc relativement apaisée à l'approche de cette rentrée dans trois nouveaux établissements. "Je pense qu'ils le vivent bien parce qu'on leur a expliqué la démarche donc je crois qu'ils étaient bien préparés. Ils nous ont longuement entendu en parler. La collégienne était un peu dubitative, mais elle a une copine qui va dans le même établissement qu'elle donc elle se raccroche à celle qu'elle connaît", explique-t-elle.

Pour autant, à l'approche du grand jour, quelques petits signes d'appréhension sont tout de même perceptibles chez ses enfants.

"Mardi, Alice (la collégienne) a pris mon téléphone pour envoyer un message à la mère de cette camarade, et lui demander comment elle comptait s'habiller, à quelle heure elle serait devant le collège jeudi, et si elle venait avec sa mère. On voit bien qu'elle a plein de questions qui lui trottent dans la tête", raconte la mère de famille.

"Je sais par expérience, que ce sont toujours les jours après la rentrée qui sont les plus durs, le temps de se mettre dans le bain. Je sais d'avance, particulièrement cette année, qu'il va falloir prendre du temps pour les écouter en rentrant le soir, les rassurer, leur donner des clés pour s'organiser... leur mettre le pied à l'étrier quoi. Et cette année, peut-être encore plus que d'habitude parce qu'ils vont sans doute se mettre un peu la pression", ajoute-t-elle.

La jeune femme se rassure toutefois en se disant que ses trois enfants vont se retrouver dans la même situation, et elle espère qu'ils vont en profiter pour se soutenir entre eux.

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV