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Aucun "pacte enseignant" n'a été signé dans 30% des collèges et lycées, alerte un syndicat

Une classe d'un lycée parisien, le 4 septembre 2023.

Une classe d'un lycée parisien, le 4 septembre 2023. - MIGUEL MEDINA / AFP

Dans 30% des collèges et lycées, aucun professeur n'a signé de "pacte enseignant", affirme un syndicat de chefs d'établissements. Ce dispositif gouvernemental permet aux professeurs d'effectuer des missions supplémentaires rémunérées.

Un "pacte" qui peine à séduire. Les enseignants dans 30% des collèges et lycées n'ont à ce stade signé aucun "pacte enseignant" selon une enquête du premier syndicat des chefs d'établissements. Ce dispositif proposé par le gouvernement doit permettre aux professeurs d'effectuer des missions supplémentaires en échange de nouvelles rémunérations.

"A travers notre enquête de rentrée menée auprès de 2750 principaux et proviseurs, on constate que 30% des établissements n'ont à ce stade aucun pacte signé" et "54% des collèges et lycées ont moins de 10% de pactes signés", a annoncé ce mercredi Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, principal syndicat des chefs d'établissements, lors d'un point presse.

Des chiffres "assez effarants"

Les chiffres "sont assez effarants, on ne s'attendait pas à ça. Il y a évidemment des écarts selon les établissements mais le taux moyen de pacte signé est de 23%", a-t-il ajouté, soulignant qu'il y a, selon lui, "une allergie collective au pacte".

"Cela va mettre les chefs d'établissements en difficulté car les annonces faites au grand public qui s'appuient sur le pacte, tels que les remplacements de courte durée ou encore devoirs faits, ne pourront pas se faire correctement s'il n'y a pas de volontaires", a résumé Bruno Bobkiewicz.

Promis par Emmanuel Macron lors de sa campagne, le pacte enseignant peine à se mettre en place pour la rentrée, les syndicats dénonçant son flou et la précipitation du ministère.

Remplacement de courte durée, "devoirs faits"...

Dans les collèges et les lycées, ces nouvelles missions doivent notamment permettre "le remplacement systématique des enseignants absents" pour de courtes durées, mission prioritaire pour le ministère.

Modulable, il se décompose en trois unités de 1.250 euros brut, pouvant conduire jusqu'à 3750 euros brut d'augmentation par an si un enseignant en prend trois.

Autres missions proposées: la participation au dispositif "devoirs faits" (pour faire les devoirs au collège), à des stages de réussite lors des vacances ou, pour les enseignants du premier degré, à l'heure hebdomadaire de soutien en français et maths en 6e créée à la rentrée.

Autre sujet de rentrée, celui de la pénurie d'enseignants. Dans son enquête, le SNPDEN-Unsa relève que dans 58% des collèges et lycées, il manque plus d'un enseignant après le 1er septembre. Lundi, le Snes-FSU, premier syndicat du second degré, avait lui dénoncé un "scandale", pointant le manque d'"au moins un enseignant en moyenne dans 48% des collèges et des lycées" en France.

F.B. avec AFP