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Après le suicide de la directrice d'une école de Pantin, les enseignants se mobilisent ce jeudi

L'école de Pantin où une directrice s'est suicidée, en septembre 2019

L'école de Pantin où une directrice s'est suicidée, en septembre 2019 - BFMTV

En Seine-Saint-Denis, 200 écoles devraient être fermées.

Dix jours après le suicide de Christine Renon, directrice de l'école maternelle Méhul à Pantin, retrouvée morte dans le hall de l'établissement, les enseignants se mobilisent ce jeudi pour lui rendre hommage et faire entendre le malaise de la profession. Plusieurs appels à rassemblement ont lieu partout en France. 

Plusieurs écoles fermées

Un préavis de grève a été déposé dans plusieurs départements. En Seine-Saint-Denis, 200 écoles devraient être fermées. Selon le syndicat Snuipp-FSU, des rassemblements sont prévus partout en France, notamment en Mayenne, dans la Sarthe, à Toulouse ou encore dans la Marne. 

L'Education nationale pointé du doigt

Avant de se donner la mort, la directrice de l'école avait envoyé une lettre à une trentaine de collègues et au syndicat Snuipp-FSU, pour lequel elle militait. Elle y exprimait son "épuisement" et pointait du doigt l'Education nationale. 

"La succession d’inspecteurs qui passe à Pantin ne se rend pas compte à quel point tout le monde est épuisé… les directeurs sont seuls!", écrit-elle dans l'une de ces lettres, que BFMTV a pu consulter. "Les directeurs sont seuls pour apprécier les situations mais les parents ne veulent pas des réponses différées. Tout se passe dans la violence de l’immédiateté."

"On se dit qu'on ne va jamais y arriver"

Des propos dans lesquels de nombreux enseignants expliquent se reconnaître, déplorant la dégradation des conditions de travail et le manque de moyens. "Je me suis reconnue dans ces propos. J’ai pensé aux moments de découragement que je pouvais avoir à certains moments: des fois on est tellement submergés qu’on se dit qu'on ne va jamais y arriver", explique une autre directrice d'école de Pantin. 

"Le ministère doit prendre en compte la lourdeur de nos missions, et la difficulté de nos conditions d’exercice. On nous demande de plus en plus de choses, parce qu'on a une avalanche de réformes, souvent contradictoires. Et on perd ce pour quoi on est là, les enfants", ajoute un de ces collèges sur notre antenne. 

Vendredi, les parents d'élèves de l'école maternelle Méhul ont adressé un courrier au ministre de l'Education nationale pour l'interpeller sur "un dramatique cri d'alerte".

Véronique Fevre avec Cyrielle Cabot