Des poissons rouges dans les lots des fêtes foraines? Une association interpelle sur cette pratique illégale

L'association de protection animale PAZ va demander au ministère de l'Agriculture d'envoyer une circulaire aux maires afin de leur rappeler qu'il est illégal de proposer des poissons rouges comme lot dans les fêtes foraines.

Ce lundi, les villes de Reims et de Nice ont été épinglées sur Twitter par l'association PAZ (Paris Animaux Zoopolis) en raison de certains stands dans leurs fêtes foraines. La cause: des jeux de pêche aux canards où, parmi les lots destinés aux gagnants, se trouvent des poissons rouges.

Cette pratique est pourtant illégale. Cette interdiction est encadrée par l'article 214 du Code rural et de la pêche maritime, qui spécifie notamment que "la cession, à titre gratuit ou onéreux, des chiens et des chats et autres animaux de compagnie est interdite dans les foires, marchés, brocantes, salons, expositions ou toutes autres manifestations non spécifiquement consacrés aux animaux".

Des animaux de compagnie comme les chiens ou les chats

Or, un animal de compagnie est défini dans ce même article comme "tout animal détenu ou destiné à être détenu par l'homme pour son agrément", ce qui comprend bien les poissons rouges dans des bocaux.

"Les poissons souffrent, sont des êtres sensibles, et on a tendance à l'oublier parce qu'ils sont moins proches de nous que les chiens ou les chats", souligne auprès de BFMTV.com Amandine Sanvisens, cofondatrice de l'association de protection animale PAZ.

"On considère que ce ne sont 'que des poissons', on ne proproserait pas de lots avec des chats des des fêtes foraines", estime-t-elle aussi.

Son association dénonce également les lots de poissons rouges dans les fêtes foraines car "c'est une pratique qui s'adresse aux enfants, on leur apprend que les poissons sont des jouets et que gagner une peluche, c'est la même chose que gagner un poisson".

Des signalements aux mairies

Informée par ses adhérents ou des militants de la cause animale sur les réseaux sociaux, PAZ effectue des signalements auprès des Directions départementales de la protection des populations (DDPP) concernées. Les DDPP sont des administrations publiques chargées notamment de la protection animale.

L'association interpelle aussi les municipalités dont les fêtes foraines n'ont pas encore banni cette pratique, "pour leur rappeler la loi et leur demander de l'appliquer", explique Amandine Sanvisens. Elle recense "une vingtaine" de signalements pour cette année 2022 mais note que "parfois, des maires ne font rien", même après avoir été interpellés.

La cofondatrice de PAZ constate que souvent, "les élus ne connaissent pas cette loi". C'est pourquoi l'association a sollicité un rendez-vous au ministère de l'Agriculture, qui doit avoir lieu en janvier. Elle compte y demander au ministère d'envoyer une circulaire aux mairies afin de leur rappeler le cadre légal sur ce sujet.

L'association a aussi demandé au gouvernement comment il compte faire appliquer la loi et s'il "ne serait pas opportun de rappeler cette interdiction aux préfets et aux mairies" par la voix du sénateur Arnaud Bazin, fin novembre. Cette question n'a pas encore reçu de réponse.

Sophie Cazaux