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Creuse: le père assume la totalité des violences qui ont tué son fils

Le vice-procureur de la République à Limoges Bruno Robinet

Le vice-procureur de la République à Limoges Bruno Robinet - BFMTV

Selon le magistrat, le père et la mère ont élaboré de manière concertée un véritable scénario, voire une mise en scène après le décès de l'enfant.

Le bébé de quatre mois, retrouvé enterré près d'un étang dans la Creuse, est décédé de "multiples coups" portés par son père, qui, selon nos informations, assume devant le juge la totalité des violences portées contre son fils. Le père de famille a été mis en examen pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner".

"La responsabilité de la mère doit être encore précisée", a indiquait peu avant Bruno Robinet, le vice-procureur de la République à Limoges. "Les premiers éléments d'enquête sont accablants. Loan est mort des suites de violences qui lui ont été infligées. Il est acquis que des coups multiples ont été portés et d'une violence suffisante pour entraîner le mort du bébé", a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse.

La responsabilité de la mère à déterminer

Selon le magistrat, "l'auteur des coups serait le père, déjà condamné à plusieurs reprises et qui présente des antécédents de violences sur sa compagne". La part de responsabilité de la mère "doit être précisée dans la mesure où rien n'indique en l'état qu'elle ait elle-même commis des violences. Ce qui est sûr c'est qu'elle n'a pas été en mesure de protéger l'enfant des coups", a précisé le vice-procureur, ajoutant qu'une information judiciaire pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner avait été ouverte par le parquet de Limoges, qui a requis le placement en détention du couple.

"Un véritable scénario, voire une mise en scène"

Bruno Robinet a par ailleurs révélé que le père et la mère "ont élaboré de manière concertée un véritable scénario, voire une mise en scène" après le décès de l'enfant, qui selon l'autopsie pratiquée lundi remonterait entre le 20 et le 21 août, soit six à sept jours avant la dénonciation d'un prétendu enlèvement de l'enfant le 27.

En effet, les parents ont promené un poupon en plastique dans leur landau et ont continué à préparer des biberons qui ont été découverts à leur domicile. Le but de ce scénario était "d'égarer les enquêteurs en les conduisant sur la piste fantaisiste" de l'enlèvement "qui n'a pas résisté très longtemps aux investigations".

"Attendu dans les prochains jours", le rapport d'autopsie du médecin-légiste de l'Institut médico-légal de Limoges, "permettra de préciser la nature et l'importance des violences qui ont été subies par cet enfant", a-t-il ajouté.

S.A. avec AFP