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Corse: le secteur touristique s'inquiète d'une baisse de fréquentation et redoute déjà 2024

Sur l'île de Beauté, la saison touristique 2023 s'annonce compliquée. Les exploitants avalent difficilement le cocktail d'inflation et de baisse de fréquentation.

La Corse s'avance lentement vers une saison 2023 "catastrophique", comme l'avait alerté dès le 11 juillet, le groupement des hôtelleries et restaurants de l'île. En cette fin de mois, le constat des premiers jours n'est pas démenti. Les professionnels du secteur se lamentent d'une fréquentation touristique en franche baisse. Jusqu'à -50% par endroits.

"On note une baisse de fréquentation assez importante sur la plupart des activités", reconnaît Charles Fluixa, gérant de la société Algajola sport et nature. "En attendant, on en profite pour chouchouter un peu plus nos clients !"

Les professionnels pointent les effets dévastateurs de l'inflation sur le budget des touristes. Sans oublier que le coût de la vie sur l'île de Beauté est en moyenne 7% plus cher qu'en métropole selon l'Insee. "La Corse, c'est beau, mais c'est cher. La traversée nous a coûté très cher", témoigne une visiteuse au micro de BFMTV.

L'heure est à la rationalisation des dépenses, pas question de faire exploser le budget pendant l'été. "Au lieu de faire deux activités, on va peut-être faire un restaurant, et au lieu de faire deux tours au bateau, on ne va peut-être en faire qu'un... Et puis on regarde aussi les prix", ajoute un autre visiteur de l'île.

"2024 risque d'être catastrophique"

Certes, la saison n'est pas finie. Les espoirs des professionnels se concentrent désormais sur le mois d'août. Même si celui-ci s'annonce déjà particulièrement médiocre, les réservations n'étant qu'à 40% de la capacité de l'île. Ce même chiffre, 40%, symbolise le poids du secteur touristique dans le PIB de la zone. Si la saison ne permet pas de remplir les caisses, toute l'économie locale risque d'en pâtir.

Face à cette situation délicate, Pierre Negretti, le président de la branche hôtellerie l'UMIH Corse, demande des actions urgentes:

"Il faut absolument que les transports baissent en coût. Ils sont encore très très chers, que ce soit l'aérien ou le maritime. Ensuite, une grosse promotion de la destination au plan national et européen".

Le professionnel estime que si rien n'est fait, la situation ne fera que s'envenimer. "Si rien n'est fait dans l'urgence, 2024 risque d'être catastrophique", exhorte-t-il.

Tom Kerkour