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Congé paternité: dix pères publient une tribune pour réclamer son allongement à un mois

Le Haut conseil suggère aussi un allongement du congé paternité, afin de la faire passer de 11 jours à un mois, afin de permettre un meilleur partage des tâches familiales et plus d'égalité professionnelles.

Le Haut conseil suggère aussi un allongement du congé paternité, afin de la faire passer de 11 jours à un mois, afin de permettre un meilleur partage des tâches familiales et plus d'égalité professionnelles. - Didier Pallages - AFP

Dans une tribune dévoilée ce dimanche, dix pères prennent position pour étendre le congé paternité, actuellement de onze jours, à un mois et lancent le hashtag #1moisminimum. Une mesure soutenue par la secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa.

Dix pères, auteurs de blogs et de comptes Instagram sur la paternité, ont publié il y a quelques jours une tribune sur le site du Huffpost pour demander un allongement du congé paternité, actuellement de onze semaines, à un mois. Ils profitent de la fête des pères, ce dimanche, pour partager leur combat sur les réseaux sociaux, à travers le hashtag #1moisminimum et pour "prendre la parole de manière positive, sincère, concertée et libérée" sur le sujet.

Pour eux, il est nécessaire de libérer la parole "pour que chaque père puisse avoir le choix d’un congé paternité plus long", "pour que chaque mère ne soit pas seule le mois qui suit la naissance" et "pour que l’égalité femme-homme soit aussi un sujet d’homme".

Parmi les signataires de la tribune, Tristan Champion, auteur du blog Barbe à Papa, Pascal Van Hoorne du site Histoires de Papas ou encore Samuel Clot, du compte instagram Samuel et Gaspard. Tous expliquent que leur engagement est né de leurs expériences personnelles à la naissance de leurs enfants.

"Certains d’entre nous ont pris un long congé parental, d’autres ont été frustrés par un congé paternité trop court. Certains ont quitté leur travail pour s’occuper de leurs enfants et d’autres ont bénéficié d’un système de congé paternité plus long dans d’autres pays", écrivent-ils dans la tribune.

Exception en Europe

Les dix pères assurent que "la France fait figure d'exception et de mauvais élève" par rapport aux autres pays européens. Ils prennent comme exemple l'Espagne, dont l'objectif est d'atteindre 16 semaines de congé paternité en 2021, le Portugal, où le congé est d'un mois obligatoire, et les pays nordiques "où les congés parentaux mieux rémunérés se comptent en mois".

Les signataires de la tribune soulignent également que des "entreprises françaises mettent en place une politique inclusive en déployant des congés parentaux plus égalitaires". Un "Parental Act", offrant un mois de congé au deuxième parent 100% rémunéré, a par exemple été adopté par 328 entreprises.

"Toutes ces décisions sont évidemment positives mais engendrent des inégalités. La possibilité de rester plus longtemps avec son enfant dépend aujourd’hui de l’action de son entreprise et de son statut social. Souhaitons-nous une parentalité à deux vitesses en France?", questionnent-ils.

Une mesure soutenue par Schiappa

Le 6 juin, dans une interview au Parisien, Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, annonçait vouloir "poursuivre le travail commencé sur l'égalité femmes-hommes" et proposait d'inscrire "dans la loi l’allongement du congé paternité à un mois".

Une demande formulée par le groupe de la Gauche démocrate et républicaine qui avait déposé, début juin, une proposition de loi visant à allonger le congé paternité de 11 à 21 jours et à le rendre obligatoire.

En 2018 déjà un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) préconisait de porter le congé paternité à deux ou trois semaines, au lieu de 11 jours calendaires et de le rendre au moins en partie obligatoire, afin d'augmenter la proportion de pères demandant à en bénéficier.

Clément Boutin Journaliste BFMTV