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Société

Chaleur, sécheresse et vent: le "cocktail explosif" qui favorise les incendies

La priorité des pompiers est d'éviter la propagation du feu.

La priorité des pompiers est d'éviter la propagation du feu. - Valery Hache - AFP

Le feu ravage le sud de la France. Après Saint-Cannat, dans les Bouches-du-Rhône, des incendies se sont déclarés à Castagniers, près de Nice, et à Bonifacio en Corse. Très souvent, ces sinistres sont d'origine humaine, estime le capitaine Tanguy Bannier.

Le cocktail est explosif: chaleur, sécheresse et vent favorisent la propagation des incendies dans le sud de la France. Ce week-end, les pompiers des Pyrénées-Orientales étaient à pied d'oeuvre pour éteindre le feu qui sévissait à la frontière franco-espagnole. Depuis le début de la semaine, le sud-est de la France n'est pas épargné. D'abord à Saint-Cannat, dans les Bouches-du-Rhône, où, quatre jours après les premières flammes, 800 hectares ont été ravagés. A Castagniers, près de Nice, le feu est pour l'heure fixé mais pas encore maîtrisé. Idem à Bonifacio, en Corse, où 200 hectares de maquis ont été détruits. 

Météo favorable à la propagation des incendies, imprudence humaine... le capitaine Tanguy Bannier, spécialiste des feux de forêt à la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France fait le point sur la situation et livre des conseils pour éviter que ces incendies ne se multiplient.

Comment expliquer cette multiplication des feux de forêt depuis quelques jours?

Ces éléments (chaleur, sécheresse, vent, NDLR) sont un cocktail explosif pour les pompiers, même si pour les vacanciers il pourrait être agréable. Pour nous, c'est l'inverse. Ce sont des éléments très défavorables. Cela va multiplier les éclosions d’incendie et rendre la lutte très très difficile par moment.

En quoi consiste le travail des sapeurs-pompiers quand un feu se déclare?

Notre priorité, c’est d’enrayer la propagation de l’incendie pour éviter qu’il se développe de façon disproportionnée ou qu’il menace davantage d’habitations ou de zones habitées. Pour ce faire, les pompiers vont tâcher d’encercler le feu, notamment sur sa partie avant, là où il se développe le plus rapidement. Ils vont éteindre tout ce qui peut brûler et ainsi le stopper et le contenir. Néanmoins ce n’est pas le seul travail. A l’issue, il va falloir surveiller tout le contour du sinistre qui peut représenter plusieurs milliers de mètres à traiter.

Quelle est l'implication des pompiers dans les enquêtes?

Une grande partie des incendies a une origine humaine et l’imprudence de l’activité humaine. Pour ce qui concerne notre participation aux enquêtes, je le rappelle, les enquêtes appartiennent aux forces de l’ordre. Néanmoins dans certains départements nous concourront à déterminer ce qui a pu générer l’incendie mais c’est une tâche très délicate et difficile compte tenu que l’incendie détruit la plupart du temps tous les indices. Nous arrivons à remonter quelques pistes, quelques indices qui peuvent nous orienter ensuite vers des scénarios.

Quelle est l'attitude à adopter par la population quand des habitations sont menacées par les flammes?

On en le rappellera jamais assez mais il ne faut pas quitter son habitation si celle-ci est directement menacée. Il est trop tard pour s’enfuir, nous l’avons vu au Portugal. Beaucoup de gens (au total 64, NDLR) ont péri dans les flammes alors qu’ils cherchaient à s’enfuir. Il vaut mieux s’abriter dans sa maison, se barricader en fermant les volets et si possible, et si on en a la capacité physique, arroser les alentours.

Quelles précautions faut-il adopter pour éviter ces feux de forêt?

Il faut bien sûr éviter tout geste d’imprudence, c’est-à-dire des gestes de base comme ne pas fumer en forêt. Il ne faut pas emporter d’objet pouvant générer une flamme comme un réchaud, un barbecue. Egalement respecter les interdictions préfectorales de fréquenter les massifs les jours à risque. Il ne faut pas y aller à pied n’y utiliser un engin motorisé.

J.C.