Attentats à Paris et Saint-Denis: le point sur ce que l'on sait

Vendredi soir, entre 21h20 et 0h20, trois fusillades, quatre attentats kamikazes et une prise d’otage ont fait 129 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis. Samedi soir, le procureur de Paris, François Molins, a apporté des précisions sur le déroulé des événements.

> Des attaques vraisemblablement coordonnées 

Le Stade de France est le premier touché à 21h20, 21h30 et 21h53. Trois kamikazes y actionnent leurs ceintures d’explosifs en marge d'un match de football amical entre la France et l'Allemagne. Un passant est tué lors de ces attaques. 

Dans le 10ème arrondissement, trois fusillades éclatent entre 21h25 et 21h36. Rue Bichat, deux bars sont pris pour cible par des hommes circulant en voiture. 15 personnes sont tuées et 10 autres sont dans un état grave. Rue du Faubourg du Temple, 5 personnes sont tuées à la terrasse d’un café par les mêmes hommes qui ont tiré rue Bichat. 8 autres personnes sont grièvement blessées. Rue de Charonne, les mêmes assaillants tuent 18 personnes.

Au Bataclan, salle de concert parisienne, trois hommes font irruption pendant un concert à 21h40 et tirent sur la foule. Lors de l’assaut de la police, ils actionnent leurs explosifs. 89 personnes sont tuées, des dizaines d’autres sont encore dans un état critique. Ces trois équipes, vraisemblablement coordonnées, ont ensanglanté Paris en l'espace de 20 minutes.

> Quel est le bilan humain?

A l'heure actuelle, 129 morts sont à déplorer alors que 99 autres personnes sont encore soignées et en "état d'urgence absolue". On compte par ailleurs plus de 300 blessés dont la vie n'est pas en danger.

Parmi les victimes, on compte de nombreux ressortissants étrangers dont des touristes américains, portugais ou encore espagnols.

> Qui sont les terroristes?

La seule certitude concerne l’un des kamikazes du Bataclan. Il est Français et faisait l’objet d’une fiche S depuis 2010. Âgé de trente ans et originaire de l'Essonne, il n’avait jamais été en lien avec une entreprise terroriste mais était connu de la justice pour plusieurs délits de droit commun (8 condamnations entre 2004 et 2010, mais aucune incarcération). Selon nos informations, il est allé en Turquie fin 2013. Pour les enquêteurs, il est "vraisemblable" qu'il soit ensuite allé en Syrie

Le père et le frère du kamikaze du Bataclan formellement identifié ont été placés en garde à vue samedi soir et des perquisitions sont actuellement en cours à leurs domiciles. Les opérations, menées par la sous-direction antiterroriste (SDAT) et les policiers de la force d'intervention du Raid, sont en cours au domicile du père de ce Français de 29 ans à Romilly-sur-Seine (Aube) et à celui de son frère à Bondoufle (Essonne).

Au Stade de France, l’un des assaillants portait un passeport syrien dont l’authenticité n’a pour l’instant pas été prouvée. Si son identité est vérifiée, il n’était pas connu des services de police.

L'attentat a par ailleurs été revendiqué par le groupe Etat Islamique, qui s'est réjoui des attaques dans un communiqué de presse officiel. 

> Une troisième équipe en Belgique?

Un troisième homme, Français résidant en Belgique, a été arrêté alors qu'il passait la frontière belge en compagnie de deux autres personnes. Selon les autorités, c'est lui qui a loué les voitures utilisées lors des attaques à Paris. Par ailleurs, la police belge a annoncé plusieurs arrestations dans la commune de Molenbeek, dans la banlieue de Bruxelles.

Paul Aveline