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Attali "convaincu que le problème du chômage peut être réglé en 2016"

L'économiste et essayiste était l'invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC ce jeudi matin. Selon lui, une réforme de la formation professionnelle permettrait de "sortir 500.000, 600.000, 700.000 personnes du chômage en 2016".

Invité de BFMTV et RMC ce jeudi matin, l'économiste et essayiste Jacques Attali a affirmé que "le problème du chômage peut être réglé en 2016", simplement en réformant la formation professionnelle.

Pour y parvenir, l'ancien conseiller spécial de François Mitterrand - qui publiera "en février" 2016 un "programme présidentiel d'intérêt général" et "n'exclut" toujours pas, à ce jour, de se présenter en 2017 "si les circonstances l'exigeaient" - préconise d'appliquer deux propositions. 

"Premièrement, il faut former professionnellement les chômeurs. Un chômeur en formation n’est plus un chômeur, il est en formation", a expliqué Jacques Attali au micro de Jean-Jacques Bourdin. "Si on les forme, en particulier les chômeurs de longue durée, soit à un métier soit à la création d'entreprise, on peut sortir 500.000, 600.000, 700.000 personnes du chômage en 2016", a-t-il estimé. 

Une baisse "massive" possible avant fin 2016

"Deuxièmement, si un chômeur est engagé par une entreprise, il doit avoir au moins le salaire légal, c’est à dire le Smic", a encore détaillé Jacques Attali. "Mais l’entreprise elle-même doit être reconnue comme faisant une activité de formation. Donc elle ne doit payer que 80% du Smic et les 20% doivent être pris dans les fonds aujourd’hui gaspillés par les partenaires sociaux de la formation permanente. Je rappelle qu’il s’agit de prendre deux milliards" d'euros.

Mais pour Jacques Attali, ces mesures doivent être mises en place très rapidement pour pouvoir produire leurs effets d'ici à la fin de l'année. "Si on fait ça avec autorité, fermeté en janvier 2016, le chômage aura baissé massivement à la fin de l’année", a-t-il assuré. "Je répète ça depuis 10 ans et même plus, mais la collusion des partenaires sociaux et de l’inaction globale font qu’on a laissé ce cancer se propager."

Alors que la réforme de la formation professionnelle devrait être au menu des vœux présidentiels de François Hollande ce soir, l'auteur de Peut-on prévoir l'avenir? s'est interrogé sur la teneur que lui donnera l'exécutif. "J’ai l’impression que le gouvernement a entendu", a-t-il dit, "mais pourra-t-il le mettre en œuvre à la même hauteur que celle que je souhaite?"

Violette Robinet