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Accusé de "méthodes fascistes", Mediapart porte plainte

Mediapart a décidé de porter plainte pour diffamation contre le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand qui a qualifié ses investigations sur l'affaire Bettencourt de "méthodes fascistes." /Photo prise le 6 juillet 2010/REUTERS/Gonzalo Fuentes

Mediapart a décidé de porter plainte pour diffamation contre le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand qui a qualifié ses investigations sur l'affaire Bettencourt de "méthodes fascistes." /Photo prise le 6 juillet 2010/REUTERS/Gonzalo Fuentes - -

PARIS (Reuters) - Mediapart annonce sa décision de porter plainte pour diffamation contre le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand qui a...

PARIS (Reuters) - Mediapart annonce sa décision de porter plainte pour diffamation contre le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand qui a qualifié ses investigations sur l'affaire Bettencourt de "méthodes fascistes."

Dans un communiqué, les avocats du site d'information, Jean-Pierre Mignard et Emmanuel Tordjman, estiment que les propos du dirigeant du parti majoritaire, qui entendait défendre le ministre du Travail Eric Woerth contre les articles de Mediapart, sont d'une "exceptionnelle gravité".

Ils précisent que leur plainte sera déposée devant le doyen des juges d'instruction du tribunal de grande instance de Paris.

Les avocats rappellent que la justice a donné raison à Mediapart en autorisant la poursuite de la diffusion d'enregistrements contestés à l'origine de l'affaire.

Elle a en effet rejeté le 1er juillet la demande de l'héritière de l'Oréal Liliane Bettencourt et de son gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre, qui demandaient l'interruption de leur diffusion.

Une partie de la droite tire depuis mardi à boulets rouges sur Mediapart pour contrer les révélations du site sur des soupçons de complaisance fiscale envers Liliane Bettencourt et de financement politique illégal.

Sur RTL, le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand a fustigé "un site qui utilise des méthodes fascistes" à partir d'écoutes qui sont, selon lui, "totalement illégales".

"Ce fameux site, là! qui me rappelle une certaine presse des années 30", s'est exclamé le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, au micro de France Info.

Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la famille, a elle aussi évoqué en sortant d'une réunion à Matignon "des méthodes des années 30" avec "des sites internet qui utilisent des méthodes fascistes."

"Un jour, cela peut vous arriver d'avoir votre honneur jeté aux chiens", a-t-elle dit à la presse, dénonçant "une espèce de collusion médiatico-politico-trotskyste qui essaie de jeter l'honneur d'Eric Woerth" en pâture.

Elle faisait allusion à la jeunesse militante trotskyste d'Edwy Plenel, fondateur de Mediapart et ancien directeur de la rédaction du Monde.

Gérard Bon, édité par Yves Clarisse