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Nouvelle-Calédonie: des grands-mères aident des chercheurs à trouver des serpents marins venimeux

Serpent marin (Laticauda colubrina)

Serpent marin (Laticauda colubrina) - Christian Gloor/Flicker

Sept plongeuses amatrices, âgées de 60 à 75 ans, participent à un projet scientifique sur une espèce de serpent de mer venimeuse dans la baie des Citrons, en Nouvelle-Calédonie.

Elles ont entre 60 et 75 ans et ont pris l'habitude de plonger jusqu'à cinq fois par semaine pour aller photographier les fonds marins de Nouvelle-Calédonie. Ces sept grands-mères ont contribué à la découverte d'une importante population de serpents de mer venimeux dans la touristique baie des Citrons, au sud de Nouméa, rapporte le quotidien britannique The Guardian.

Alors que les scientifiques estimaient que la présence de cette espèce de serpents était anecdotique sur les côtes calédoniennes, les plongeuses amatrices ont recensé pas moins de 250 individus.

"Lorsque je partais plonger pour mes recherches, je rencontrais souvent une amie qui pratiquait le snorkelling et avait l'habitude de prendre en photo le même récif que moi", raconte au quotidien la chercheuse Claire Goiran. "Elle s'est proposée de m'aider en m'envoyant ses photos de serpents de mer puis elle a en a parlé à ses amies qui ont accepté de se joindre à elle", poursuit-elle.

"Les fantastiques grands-mères"

Si la scientifique de l'université de Nouvelle-Calédonie se concentrait sur une espèce inoffensive baptisée "serpent marin à tête de tortue", elle avait observé de manière très occasionnelle la présence dans la baie de "serpents marins olive", une espèce particulièrement venimeuse. Claire Goiran précise que l'animal n'avait été recensé qu'à six reprises sur les quinze dernières années et qu'aucune morsure n'a été enregistrée à ce jour, malgré la forte fréquentation de la baie des Citrons.

"Nous n'aurions jamais pu faire cette découverte sans les sept plongeuses", assure la chercheuse qui reçoit désormais quotidiennement des photos de leurs trouvailles. "Même lorsque je suis coincée à l'université dans le cadre de mes cours, je sais ce qui se passe sur notre zone d'étude car les grands-mères m'envoient leurs images", indique Claire Goiran.

Fières de participer à un tel projet, les plongeuses se font désormais appeler "les fantastiques grands-mères".

Mélanie Rostagnat