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Le visage du roi Richard III reconstitué 500 ans après sa mort

Richard III, mort à la guerre à 32 ans, avait "une apparence bien plus plaisante et bien plus juvénile", "loin de l'image de traître agissant de sang-froid" présentée par Shakespeare.

Richard III, mort à la guerre à 32 ans, avait "une apparence bien plus plaisante et bien plus juvénile", "loin de l'image de traître agissant de sang-froid" présentée par Shakespeare. - -

Un modelage conçu à partir d'un scanner en 3D de son crâne, a été dévoilé mardi à Londres par la Société des amis de Richard III qui a financé le projet.

La science n'attend pas. Le roi Richard III, dont la dépouille a été retrouvée récemment sous un parking du centre de l'Angleterre 500 ans après sa mort, a désormais aussi un visage, beaucoup plus avenant que ne l'avait imaginé Shakespeare, grâce à la technique de reconstruction faciale.

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Un modelage, conçu par des experts de l'université de Dundee en Ecosse à partir d'un scanner en 3D de son crâne, a été dévoilé mardi à Londres par la Société des amis de Richard III qui a financé le projet.

"Pour tous ceux qui avaient en tête les multiples portraits qui le représentent avec un corps et des traits déformés, ce visage calme et pensif va être un choc", assure cette organisation qui s'efforce de réhabiliter l'image du souverain.

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Des traits durcis par sa sinistre réputation

Selon elle, les portraits du roi réalisés après sa mort durcissent ses traits et rapetissent ses yeux, sans doute influencés par sa sinistre réputation.

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Car après le décès en 1485 du dernier des Plantagenêt, le trône d'Angleterre est passé à la dynastie des Tudor, qui l'a dépeint comme un tyran sanguinaire au corps difforme. Shakespeare a ancré cette détestable réputation en l'immortalisant sous les traits d'un bossu ayant fait trucider deux neveux qui lui barraient l'accès au trône.

Richard III, mort à la guerre à 32 ans, avait "une apparence bien plus plaisante et bien plus juvénile", "loin de l'image de traître agissant de sang-froid" présentée par Shakespeare, affirme la Société.

Grâce aux ossements découverts sous un parking de Leicester (centre de l'Angleterre), formellement identifiés lundi comme la dépouille disparue du roi, on savait déjà qu'il souffrait d'une scoliose, mais n'avait pas un bras atrophié et n'était pas bossu, comme le prétendait la légende.

Revisiter l'histoire

Il ne reste aucun portrait réalisé de son vivant et "tous ceux qui ont subsisté se ressemblaient beaucoup, si bien qu'on a toujours pensé qu'ils s'inspiraient d'un portrait ou de plusieurs portraits peints de son vivant", a expliqué sur la BBC l'historien John Ashdown-Hill.

Certains experts espèrent que la découverte de la dépouille de Richard III permettra de revisiter l'histoire de son court règne (2 ans) et de faire crédit à ce roi, vrai réformateur, d'importantes réalisations.

La découverte de ses restes a en tout cas suscité des vocations: des archéologues ont demandé l'autorisation d'exhumer d'une tombe anonyme à Winchester des ossements qui pourraient être ceux du roi Alfred le Grand (871-899), célèbre pour avoir organisé la défense du royaume contre les Vikings.