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Sciences

Le télescope James Webb capture plus de 45.000 galaxies en une seule image

Cette image obtenue publiée sur les réseaux sociaux de la NASA le 5 juin 2023 et prise par le télescope spatial James Webb de la NASA/ESA/CSA, montre plus de 45.000 galaxies.

Cette image obtenue publiée sur les réseaux sociaux de la NASA le 5 juin 2023 et prise par le télescope spatial James Webb de la NASA/ESA/CSA, montre plus de 45.000 galaxies. - NASA/ESA/CSA

Le programme "Jades" vise à découvrir et à caractériser des galaxies lointaines et peu lumineuses, précise la Nasa. Des "centaines" de galaxies "qui existaient lorsque l'univers avait moins de 600 millions d'années" ont déjà été découvertes.

Une nouvelle image infrarouge du téléscope spatial James Webb met au jour plus de 45.000 galaxies, a annoncé la Nasa lundi. L'image est impressionnante, mais cela permet surtout d'en savoir plus sur "ce que nous savons des galaxies dans l'univers primitif", souligne la Nasa.

Plus de 45.000 galaxies

"Cette image infrarouge montre une partie d'une zone du ciel connue sous le nom de 'GOODS-South' (...) plus de 45.000 galaxies y sont visibles", explique l'European Space Agency (ESA) sur son site internet.

Le programme d'étude extragalactique avancée et profonde (JADES), qui vise à consacrer "environ 32 jours de temps de télescope" spatial James Webb à la découverte et à la caractérisation de galaxies lointaines et peu lumineuses a déjà permis la découverte de "centaines de galaxies qui existaient lorsque l'univers avait moins de 600 millions d'années", précise la Nasa sur son site internet.

"L'équipe a également identifié des galaxies qui regorgent d'une multitude d'étoiles jeunes et chaudes", indique encore la Nasa.

En savoir plus sur l'histoire de l'Univers

Marcia Rieke, de l'université de l'Arizona à Tucson, et co-responsable du programme JADES, explique que son but est de comprendre "comment les premières galaxies (se sont) assemblées", ou encore "à quelle vitesse (elles ont) formé des étoiles".

Durant des "centaines de millions d'années" après le Big Bang, "l'univers était rempli d'un brouillard gazeux qui le rendait opaque à la lumière énergétique", rappelle la Nasa. Un milliard d'années plus tard, ce brouillard s'est dissipé, laissant la place à un univers "transparent", ce que les scientifiques appellent le "processus de réionisation". Cette période importante pour la science est étudiée dans le programme JADES.

Les scientifiques s'intéressent particulièrement à la formation d'étoiles par les galaxies, et vont à la recherche de "signatures de formation d'étoiles". Ryan Endsley, de l'université du Texas à Austin, cité par la Nasa, explique que "presque toutes les galaxies que nous trouvons présentent ces signatures (...) qui indiquent une formation stellaire intense et récente".

Selon lui, les "premières galaxies étaient très douées pour la création d'étoiles chaudes et massives". Ces dernières émettaient, selon la Nasa, des "torrents de lumière ultraviolette", ce qui transformait le gaz environnant "d'opaque à transparent en ionisant les atomes". Les scientifiques estiment donc qu'elle peuvent avoir été "le moteur principal" de la réionisation.

Nombre de galaxies observées au-delà des espérances

Les scientifiques ont également pu mettre au jour différentes périodes d'activité, avec des périodes de formation rapide d'étoiles entrecoupées de "périodes calmes", indique la Nasa. L'accalmie a pu arriver "lorsque les galaxies ont capturé des amas de matières premières gazeuses nécessaires à la formation des étoiles".

Le programme JADES a permis de découvrir de très nombreuses galaxies, dont le nombre "dépasse de loin les prévisions", selon la Nasa, qui salue également la "résolution et la sensibilité exceptionnelles de l'observatoire", qui offre aux astronomes la "meilleure vue" jamais obtenue pour découvrir les galaxies lointaines et les analyser.

"Auparavant, les premières galaxies que nous pouvions observer ressemblaient à de petites taches. Pourtant, ces taches représentent des millions, voire des milliards d'étoiles au début de l'univers", selon Kevin Hainline, de l'université de l'Arizona à Tucson, cité par la Nasa.

Marine Ledoux