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Le cerveau serait 10 fois plus actif que ce que l’on croyait

Les dendrites montrées ici en vert, ne sont pas que de simple "conducteurs" de l'information.

Les dendrites montrées ici en vert, ne sont pas que de simple "conducteurs" de l'information. - Shelley Halpain/UC San Diego

Cette prouesse serait le fait des "dendrites", section des neurones déjà connue, mais au rôle largement sous-estimé.

Une étude pareille en pleine semaine du cerveau, ça tombe à pic. Publiée dans Science, elle explique que notre cerveau serait sans doute dix fois plus actif que ce que l'on pensait. Le prodige serait le fait des "dendrites", sorte de prolongement des neurones dont le rôle aurait été jusque-là sous-estimé, expliquent les biologistes de l'Ucla (Université de Californie à Los Angeles). Comme on le sait, l'information circule dans notre organe pensant sous la forme d'influx électriques.

La vision traditionnelle voulait, calquant un schéma de câblage comparable à celui des machines inventées par l'homme, que l'enveloppe cellulaire du neurone, encore appelée "soma", génère seule le courant qui serait ensuite véhiculé (entre autres et en simplifiant à l'extrême ce circuit) par les dendrites, ces dernières assumant le rôle de fils. Or, il se trouve, même si des soupçons existaient, que la preuve a été apportée que les dendrites aussi, génèrent leurs propres influx. Comme il se trouve que les dendrites représentent neuf dixièmes de la masse cérébrale, l'activité du cerveau est sans doute beaucoup plus importante que ce que l'on croyait.

Les dendrites génèrent des influx modulables

Quant à la puissance de calcul supposée du cerveau? Le bond est assurément gigantesque. "Savoir qu'elles (les dendrites, NDLR) sont beaucoup plus actives que le soma change fondamentalement notre compréhension de la manière dont le cerveau traite l'information", explique la neurobiologiste Mayank Mehta dans le communiqué de l'Ucla.

A cette confirmation du rôle des dendrites obtenue par des expériences sur des rats de laboratoire s'ajoute une autre donnée révolutionnaire. Ainsi, contrairement au courant généré par le soma qui est toujours constant, celui délivré par la dendrite peut varier en amplitude (volts). Au fonctionnement binaire du soma s'adjoint donc une sous-activité de type analogique, là où toujours par comparaison avec les ordinateurs n'avait été repéré qu'un processus de type numérique.

David Namias