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Cerveau: existe-il un moyen de l’entretenir?

Il est possible de prévenir le déclin cognitif à condition d'entretenir sa plasticité cérébrale.

Il est possible de prévenir le déclin cognitif à condition d'entretenir sa plasticité cérébrale. - iStock - Izabela Habur

Pour garder un cerveau en pleine forme, les seniors peuvent agir sur leurs capacités cognitives et de mémoire grâce à plusieurs disciplines, estiment des chercheurs américains.

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Pour garder son corps en bonne santé, la pratique régulière d'une activité physique et une alimentation équilibrée sont les premiers réflexes à adopter. Mais que faut-il faire pour maintenir le cerveau en forme? C'est ce qu'ont voulu savoir des chercheurs de l'université du Texas, qui ont découvert dans une étude que le sport avait aussi son utilité, mais qu'il fallait le combiner avec une autre discipline, l'entraînement mental pour obtenir un effet optimal. En effet, si l'activité physique favorise une bonne mémoire, l'entraînement mental serait nécessaire pour maintenir les fonctions cognitives.

"Beaucoup d'adulte connaissent des changements cognitifs lents mais significatifs en particulier dans les domaines de la mémoire et des fonctions exécutives, telles que la planification et la résolution de problèmes", explique le Dr Sandra Bond Chapman, auteur principal de l'étude. "Nous pouvons perdre 1% à 2% en flux global de sang au niveau du cerveau chaque décennie, à partir de nos 20 ans" . Pour mener l'étude, les chercheurs ont fait appel à 36 adultes âgés de 56 ans à 75 ans qui ont été répartis dans un groupe dédié à l'entraînement cérébral ou à l'entraînement physique pour des sessions de trois heures par semaine pendant 12 semaines.

Comment "muscler" son cerveau?

Quand les membres du premier groupe travaillaient sur leur capacité d'attention, de synthèse, de raisonnement et de prise de décision, ceux du deuxième groupe pratiquaient de la marche rapide ou du vélo en veillant à maintenir une fréquence cardiaque élevée. Leur flux sanguin au niveau du cerveau a ensuite été mesuré grâce à une IRM. Les scientifiques ont constaté que le groupe qui a travaillé sur les performances physiques ont montré une meilleure mémoire immédiate et différée et un débit sanguin plus élevé dans l'hippocampe, une région du cerveau essentielle pour la mémoire et particulièrement vulnérable au vieillissement et à la démence.

Les personnes qui ont travaillé sur leurs performances cognitives ont quant à elles montré des améliorations dans le déclin cognitif ainsi qu'une augmentation de 7,9% en flux sanguin global dans le cerveau. "Nos recherches ont montré que tous les protocoles d'entraînement du cerveau n'ont pas les mêmes bénéfices", précise le Dr Chapman qui ajoute: "elles mettent en avant l'importance de maintenir la santé du cerveau en développant des habitudes quotidiennes qui entraînent le corps et l'esprit. De futurs essais sont nécessaires pour développer des programmes neuroprotecteurs qui unissent des protocoles physiques et cognitifs".

En ce qui concerne les capacités physiques, l'OMS recommande une activité physique de type aérobie (endurance) d’intensité modérée pendant une durée minimale de 30 minutes 5 jours par semaine. Mais de quelle façon peut-on entraîner ses capacités cognitives? De nombreux sites et applications proposent gratuitement des exercices pour entretenir la plasticité cérébrale et il est également possible de privilégier au quotidien des activités qui stimulent la mémoire, la logique ou le calcul tout en impliquant une dimension ludique. Les mots croisés ou des jeux de cartes sont à titre d'exemple des loisirs à pratiquer régulièrement.

Alexandra Bresson