BFMTV
Sciences

La Nasa accentue ses recherches d'une vie extraterrestre

Vue artistique du télescope de la NASA TESS

Vue artistique du télescope de la NASA TESS - Nasa - GSFC - AFP

L'agence spatiale américaine vient de s'associer avec un projet scientifique dédié à la recherche de la vie à l'extérieur de notre système solaire.

Des astronomes spécialisés dans la recherche d'intelligence extraterrestre ont annoncé mercredi le début collaboration nouvelle avec le télescope spatial TESS de la Nasa, spécialisé dans la détection d'exoplanètes. Un accord qui souligne à quel point la chasse à "ET" a gagné ses galons de discipline scientifique ces dernières années.

L'accord, annoncé mercredi lors du 70e Congrès astronautique international à Washington, concerne les scientifiques qui opèrent le télescope TESS, lancé par la Nasa en 2018, et l'initiative Breakthrough Listen, fondée en 2015 par Yuri Milner, milliardaire russe pionnier d'internet, et Stephen Hawking, physicien et cosmologiste britannique. Ce second programme vise depuis sa création à détecter des formes de vies extraterrestres dans l'Univers.

Deux avancées majeures ont fait passer leur discipline de la science-fiction à la science. Tout d'abord la découverte, à partir de 1995, d'"exoplanètes", des planètes situées à l'extérieur de notre système solaire. Puis d'autre part, l'étude des extrêmophiles, ces organismes capables de vivre à des températures ou des niveaux de pression extrêmes.

À la recherche d'une "technologie fabriquée par quelqu'un d'autre"

À l'occasion de ce partenariat, l'AFP a interviewé Jill Tarter, une astronome qui a consacré sa vie à ce sujet et une pionnière de la recherche de signaux venant de lointaines galaxies.

"Nous avons beaucoup travaillé depuis des années pour nous distinguer des pseudosciences et des ovnis", explique l'astronome de 75 ans, présidente émérite de la recherche au SETI Institute, en Californie, fondé en 1984 et financé par de riches entrepreneurs de la Silicon Valley, dont feu Paul Allen. "C'est bien plus crédible aujourd'hui qu'auparavant", dit Jill Tarter. "Si vous savez qu'il y a ces terrains potentiellement habitables là-bas, comment ne pouvez-vous pas vous demander s'ils sont effectivement habités?" demande Jill Tarter.

Les instruments qui seront utilisés par les chercheurs lors de le partenariat incluent des télescopes optiques et des radiotélescopes, qui cherchent dans le ciel le moindre signal, la moindre anomalie pouvant témoigner d'une intelligence extraterrestre.

"Nous ne savons pas comment trouver de l'intelligence", confesse Jill Tarter. A la place, les astronomes cherchent des signes de technologie, tout signal non-naturel. "Nous cherchons des preuves de l'existence d'une technologie fabriquée par quelqu'un d'autre".

Cela pourrait être un signal TV ou radio qui aurait voyagé jusqu'à nous, comme la Terre en émet en continu. Les astronomes imaginent également pouvoir distingue, dans la trace lumineuse d'une planète, des variations qui indiqueraient la présence de grandes structures telles que des stations spatiales.

Et pourquoi pas de la vie tout près de nous, sur Mars?

À l'avenir, l'idée serait aussi d'analyser, d'après une image suffisamment précise, la composition chimique de l'atmosphère d'une planète et d'y trouver des traces de phénomènes biologiques. Comme sur Terre les humains, les "pets de vaches" et la photosynthèse ont changé notre atmosphère.

"Peut-être qu'on verrait un déséquilibre chimique qui n'aurait pas d'autre explication", dit Jill Tarter. "Mais il faudrait de gros télescopes".

L'humanité a-t-elle plus de chance de trouver des microbes sur Mars ou bien de la vie dans une autre galaxie? "Chacun pourrait être la main gagnante", répond la chercheuse.

Mais à quoi servirait la découverte d'une civilisation à 100.000 années-lumières, à qui on ne pourrait pas leur rendre visite et avec laquelle on ne pourrait pas communiquer, puisqu'une réponse mettrait 100.000 ans à arriver?

"Vous lisez Shakespeare, ou les Grecs? Nous avons appris énormément d'eux, même si on ne pouvait pas leur poser de questions. C'est de l'information propagée en avant dans le temps", répond simplement Jill Tarter. "Voilà à quoi ressemblerait sans doute la communication avec une technologie distante."
Juliette Mitoyen avec AFP