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La Lune est secouée par des séismes sous l'effet de son rétrécissement

Une photo de la lune en juillet 2017.

Une photo de la lune en juillet 2017. - AHMAD GHARABLI / AFP

Les sismographes installés par les astronautes des missions Apollo ont enregistré 28 tremblements de Lune entre 1969 et 1977.

Le changement est loin d'être visible à l'œil nu. Mais depuis plusieurs centaines de millions d'années, la Lune a perdu 50 mètres de circonférence. Une transformation liée au refroidissement de l'intérieur de la Lune, ce qui a modifié le visage du seul satellite naturel de la Terre en provoquant des séismes à la surface, selon une étude révélée par la Nasa.

"La Lune rétrécit comme un raisin. Mais contrairement à la peau flexible d’un raisin, la surface de la Lune est fragile et se brise", explique la Nasa sur son site, ce qui crée des failles semblables aux failles sismiques sur la Terre. 

Lorsque l'astre se refroidit, la croûte lunaire se rompt et les failles sont poussées les unes contre les autres, ce qui engendre un "tremblement de Lune". A la surface, ces failles et séismes se traduisent par des falaises de quelques dizaines de mètres et de plusieurs kilomètres de long, en forme d'escalier.

"Notre analyse fournit la première preuve que ces failles sont toujours actives et risquent de produire des tremblements de Lune aujourd'hui, alors que la Lune continue de se refroidir et de se rétrécir progressivement", a déclaré Thomas Watters, qui a dirigé cette étude parue dans la revue Nature Geoscience. Le chercheur précise que les "tremblements de Lune" ont atteint une intensité allant jusqu'à 5 sur l'échelle de Richter. 

Des données issues des missions Apollo

Pour parvenir à ces conclusions, les scientifiques ont exploité les données enregistrées par les sismographes installés par les astronautes des missions Apollo 11, 12, 14 et 15. Entre 1969 et 1977, ces appareils ont enregistré vingt-huit séismes. A l'aide d'un nouvel algorithme, l'analyse des données a permis de localiser avec une plus grande précision ces secousses. 

En comparant ces nouvelles données avec les images fournies par la sonde spatiale Lunar Reconaissance Orbiter (LRO), qui a enregistré 3 500 images de ces défauts, les scientifiques ont établi que plusieurs de ces séismes se situaient à moins de 30 kilomètres des failles. Une distance suffisante pour établir un lien entre ces phénomènes. 

"Il est remarquable de constater que des données datées d’il y a près de 50 ans ont été combinées à celles de la mission LRO et ont fait avancer notre compréhension de la Lune, allant jusqu’à suggérer où nos prochaines missions devraient aller", s'est réjoui John Keller, un scientifique du projet LRO. 
Benjamin Rieth