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La comète Tchouri pue l'oeuf pourri selon le "nez" de la sonde spatiale Rosetta

Photo prise depuis l'appareil photo de Philae, à une distance d'environ 16 kilomètres de la surface de la comète 67P/Churyumov–Gerasimenko, le 15 octobre 2014.

Photo prise depuis l'appareil photo de Philae, à une distance d'environ 16 kilomètres de la surface de la comète 67P/Churyumov–Gerasimenko, le 15 octobre 2014. - Rosetta - Philae - CIVA - AFP

Une odeur d'oeuf pourri ou d'écurie, des relents d'alcool... La comète Tchourioumov-Guérassimenko, qu'escorte la sonde spatiale Rosetta, ne sentirait vraiment pas bon, si l'on en croit le "nez" de la sonde européenne.

L'espace n'est pas toujours aussi poétique qu'on le croit. Ainsi, la comète Tchourioumov-Guérassimenko, rejointe par la sonde européenne Rosetta qui gravite autour d'elle, dégage une odeur nauséabonde faite de relents d'alcool, d'oeufs pourris et d'ammoniaque.

Cette mesure objective de la qualité olfactive de la comète a été réalisée grâce au spectromètre, "Rosina", capable d'étudier la composition de la chevelure de la comète, constituée des gaz et poussières éjectés du noyau sous l'effet du rayonnement solaire.

Même si la comète est encore à plus de 400 millions de kilomètres du Soleil, l'instrument a déjà pu lui reconnaître toute une série de molécules. Dans un premier temps, elle a détecté de l'eau, du monoxyde de carbone, du dioxyde de carbone, de l'ammoniaque, du méthane et du méthanol.

"Un parfum fort" et pas très agréable

Elle a ensuite trouvé du formaldéhyde, de l'hydrogène sulfuré, du cyanure d'hydrogène, du dioxyde de soufre et du sulfure de carbone, a annoncé l'Agence spatiale européenne (ESA) sur le blog de la mission Rosetta.

"Le parfum de la comète Tchourioumov-Guérassimenko est plutôt fort, avec une odeur d'oeufs pourris (hydrogène sulfuré), d'écurie (ammoniaque) et l'odeur âcre, suffocante du formaldéhyde", décrit Kathrin Altwegg, principale responsable de l'instrument Rosina. "Tout ça mélangé avec l'arôme d'amande amère du cyanure d'hydrogène".

"Ajoutez un relent d'alcool (méthanol) à ce mélange, associé à l'arôme vinaigré du dioxyde de soufre, et un soupçon du parfum doux et aromatique du sulfure de carbone, et vous arrivez au 'parfum' de votre comète", explique Kathrin Altwegg.

"Un mélange extrêmement intéressant", selon les scientifiques

Au-delà de l'aspect anecdotique, "tout cela fait un mélange extrêmement intéressant d'un point de vue scientifique pour étudier l'origine des matériaux de notre système solaire, la formation de notre Terre et l'origine de la vie", souligne-t-elle. La sonde Rosetta doit accompagner la comète au moins jusqu'à son passage au plus près du Soleil, en août 2015.

Le 12 novembre prochain, l'ESA tentera de faire atterrir sur le noyau de la comète un robot laboratoire, Philae, une première dans l'histoire de l'exploration spatiale.

David Namias avec AFP