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La sonde Rosetta a rejoint la comète Tchouri après un périple de 10 ans

La sonde Rosette a finalement rejoint la comète Tchouri, après un voyage de 10 ans.

La sonde Rosette a finalement rejoint la comète Tchouri, après un voyage de 10 ans. - -

Exploit de l'ingénierie spatiale, la sonde Rosetta a rendez-vous mercredi avec la comète Tchourioumov-Guérassimenko, qui file inlassablement à travers l'espace, à quelque 400 millions de kilomètres de la Terre.

Dix ans et six milliards de kilomètres plus tard… Rosetta, la sonde spatiale européenne, a honoré mercredi à 11h29, un rendez-vous pris avec la comète Tchourioumov-Guérassimenko (67P) en 2004. La rencontre doit avoir lieu à environ 400 millions de kilomètres de la Terre. Exploit de l'ingénierie humaine, c'est la première fois qu'une sonde se met en orbite autour d'une comète.

"On est arrivé à la comète", a annoncé Sylvain Lodiot, responsable des opérations de vol de Rosetta à l'Agence spatiale européenne (ESA), depuis le Centre de contrôle de Darmstadt (Allemagne). "Salut comète" a tweeté le compte de la mission dans 23 langues.

"Hello, Comet!" pic.twitter.com/mvFIxGWC8y
— ESA Rosetta Mission (@ESA_Rosetta) August 6, 2014

Réduire la vitesse pour une rencontre en douceur

A 100 km, "la phase d'approche sera terminée, et on considère qu'on sera arrivé à la comète", indique Sylvain Lodiot, responsable des opérations de vol de Rosetta à l'Agence spatiale européenne (ESA).

Quand elle s'est réveillée en janvier, après deux ans et demi d'hibernation programmée pour économiser son énergie, la sonde se trouvait à 9 millions de km de sa cible, filant à 800 mètres/seconde, a-t-il rappelé.

Depuis mai, les ingénieurs ont mis le pied sur le frein, réalisant d'importantes manoeuvres pour réduire la vitesse relative de la sonde et sa distance par rapport à la comète. Mercredi, sa vitesse sera tombée à 1 m/s, soit 3,6 km/h, celle d'un promeneur.

Harponner une comète: plus simple à dire...

De près, c’est-à-dire à 500 km de distance, la comète 67P étonne les scientifiques par sa forme qui laisse supposer un double noyau. Via Twitter, une nouvelle photo prise à 500 km de distance.

Nouvelle photo de #67P prise à 500 km de distance. pic.twitter.com/z8LmaVNW6Y
— Espace & Exploration (@spaceexplore) 3 Août 2014

Pour en savoir davantage sur cette comète et percer ses mystères, la mission prévoit de larguer Philae un robot laboratoire qui va atterrir sur la comète en la harponnant. Cette manœuvre n'aura cependant pas lieu avant novembre, car la rencontre avec la comète est prévue pour durer plusieurs mois.

Mais cette approche n'est pas sans risque. "L'inconnue pour nous, c'est le dégazage (les gaz et poussières éjectés du noyau sous l'effet du rayonnement solaire, qui forment la chevelure de la comète)", précise Sylvain Lodiot. Le dégazage "peut induire des erreurs de positionnement et de pointage".

L'ingénieur exclut cependant tout risque de collision avec la comète. "Ce qui va être compliqué dans les semaines à venir, c'est le nombre de choses qu'on a à faire pour arriver à mieux connaître la comète et trouver un site d'atterrissage", confie-t-il encore.

Dès la fin août, quatre ou cinq sites devront avoir été présélectionnés pour ce qui sera une autre première extrêmement délicate, l'atterrissage du robot Philae.

>> Ci-dessous, le dessin animé de l'ESA Rosetta: on est bientôt arrivé?

David Namias et AFP