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ISS: un ver planaire revient de l'espace avec une tête en plus

Le fameux spécimen à deux têtes revenu de l'espace.

Le fameux spécimen à deux têtes revenu de l'espace. - UNJI MOROKUMA, ALLEN DISCOVERY CENTER AT TUFTS UNIVERSITY

Ce n'est pas un serpent, mais un ver qui s'est mordu la queue qu'il n'avait plus, revenant de son séjour dans l'espace avec deux têtes.

L'histoire rapportée dans la revue Regeneration n'a ni queue, ni tête. Un ver planaire amputé de sa queue est revenu de son séjour de 5 semaines dans la Station spatiale internationale (ISS) avec à la place du manque une seconde tête. De quoi faire perdre la leur aux scientifiques américains de l'université de Tufts, près de Voston dans le Massachusetts qui avaient envoyé des vers planaires de type "Dugesia japonica" dans l'espace.

Le but de cette recherche de déterminer comment la microgravité ou la diminution du champ magnétique pouvaient affecter l'étonnant pouvoir de régénération des bestioles. Le schéma habituel veut qu'à partir d'un ver plat coupé en deux, on obtienne deux spécimens viables... et non un ver à deux têtes.

Une lignée de vers à deux têtes

"Sur une période qui équivaut à 18 années humaines de maintien d'une colonie de D. japonica, ce qui implique plus de 15.000 vers sur les cinq années passées, les chercheurs de Tufts n'avaient jamais vu une mutation spontanée donnant une double tête", affirme l'université dans un communiqué.

Chez le groupe de vers témoin resté sur Terre, aucune mutation du genre n'a été observée. Si aucune manipulation des vers n'avait eu lieu en orbite, les vers étant disposés dans des tubes scellés remplis pour moitié d'eau et pour moitié d'air, les chercheurs ont pu reprendre leurs expérimentations une fois que les planaires avaient fini de planer. Et à leur grande surprise, mais non sans une certaine logique, la génération d'un de ces animaux à deux têtes coupés en deux, a donné deux vers à deux têtes. La mutation est donc permanente. L'espace en est-il responsable? Ou les conditions de conservation différentes des vers, en termes de luminosité, de température, qui en sont-elles la cause? De futurs voyages en orbite permettront sans doute de connaître la vérité.

David Namias