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Expérience des jumeaux Scott et Mark Kelly: l'espace serait-il une fontaine de jouvence?

Scott et Mark Kelly, ce dernier arborant une moustache.

Scott et Mark Kelly, ce dernier arborant une moustache. - Nasa

Comment les deux astronautes jumeaux, Scott et Mark Kelly, ont-ils vécu leurs différences de temps passé l'espace? Une étude de la Nasa montre que contre toute attente, le vieillissement n'est pas forcément du côté que l'on croit.

Leur expérience est précieuse pour la science. Pourquoi? Car Scott et Mark Kelly, 52 ans, sont astronautes et vrais jumeaux. Scott a passé 520 jours dans l'espace, dont 340 à bord de l'ISS. Mark lui, a également séjourné là-haut, mais seulement 54 jours. C'est cette différence qui intéresse la Nasa. Pendant un an, des scientifiques ont analysé la façon dont a évolué le corps de Scott qui séjournait dans la station internationale, pour le comparer à celui de Mark, resté sur Terre. Cette première a donné des résultats inattendus.

Certes Scott a dû faire face à toutes sortes de désagréments bien connus des séjours spatiaux: perte de masse osseuse, exposition jusqu'à dix fois supérieure que sur Terre aux radiations, perte de poids, de minéraux... Mais une fois l'astronaute revenu sur Terre, les analyses génétiques ont révélé une surprise.

Une modification inattendue de l'ADN

Les chercheurs ont commencé à partager certains des résultats préliminaires sur le site de la Nasa. Ils ont constaté que les télomères de Scott Kelly, qui sont des étendues d'ADN qui agissent comme un "bouchon" à la fin des chromosomes pour les protéger de la détérioration, sont devenus plus longs que ceux de son frère pendant son temps en orbite.

Ce n'est pas qu'un détail: les télomères courts sont associés au vieillissement et des télomères plus longs sont le signe tangible d'une meilleure longévité.

Le stress est l'un des facteurs pouvant mener au raccourcissement des télomères au fil du temps. Il était donc surprenant de constater que le stress des voyages spatiaux n'a pas affecté négativement les télomères de Scott Kelly.

"C'est exactement le contraire de ce que nous pensions" trouver, a déclaré Susan Bailey, biologiste en radiologie à l'Université d'Etat du Colorado travaillant avec la Nasa pour étudier l'effet de l'espace sur les télomères.

En l'état, ces constatations réalisées sur un seul individu n'apportent pas encore de certitude scientifique, mais ce résultat surprenant ouvre de nouvelles perspectives. Le corps humain pourrait-il s'adapter pour mieux résister aux radiations lors d'un long voyage vers Mars? Cela reste à prouver.

David Namias