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Energies renouvelables: montée en puissance de l'Asie et de l'Afrique

L'Asie et l'Afrique montent nettement en puissance dans ce rapport d'Ernst&Young publié ce mercredi sur l'attractivité de leurs opportunités d'investissement et de déploiement en matière d'énergies renouvelables.

L'Asie et l'Afrique montent nettement en puissance dans ce rapport d'Ernst&Young publié ce mercredi sur l'attractivité de leurs opportunités d'investissement et de déploiement en matière d'énergies renouvelables. - -

La demande globale pour les énergies renouvelables ne cesse d'augmenter dans le monde. Les nouvelles installations photovoltaïques en 2014 devraient atteindre un niveau jamais atteint: 40 GW. L'Asie est un continent qui séduit de plus en plus. Pour preuve la dernière édition du baromètre des énergies renouvelables "Renewable Energy Country Attractiveness Index menée par le cabinet Ernst&Young.

L'Asie monte nettement en puissance dans le rapport d'Ernst&Young publié ce mercredi et qui passe 40 pays dans le monde sur l'attractivité de leurs opportunités d'investissement et de déploiement en matière d'énergies renouvelables.

La Chine talonne désormais les États-Unis en tête du classement. Elle pourrait retrouver très prochainement sa place de leader. Pékin table sur 100 GW d'énergie éolienne supplémentaire et 60 GW d'énergie solaire d'ici 2018.

"Il y a 4 ou 5 ans la Chine était avant tout une usine, notamment pour la fabrication de panneaux photovoltaïques maintenant il y a une forte demande intérieure", explique Alexis Gazzo, en charge des énergies renouvelables au sein du département Environnement et Développement Durable d'EY. L’État a d'ailleurs mis en place une stratégie à long terme pour lutter contre la pollution de l'air. Un bémol, les règles souvent très strictes en vigueur pour les investisseurs étrangers.

Deux nouveaux: Indonésie et Philippines

Le Japon et l'Inde, respectivement 4e et 7e renforcent leur position en rattrapant leurs concurrents dans le top 10. En avril dernier, le gouvernement japonais a approuvé une nouvelle politique énergétique qui désigne le charbon comme la source d’électricité majeure à long terme. Mais son potentiel en matière d'offshore flottant est conséquent: le Japon est entouré de fonds marins qui descendent assez vite.

L'Inde souffre de son côté de problèmes d’infrastructures et les coûts de financement sont souvent lourds ce qui rend difficile le déploiement de ses ambitions malgré le grand projet National Solar Mission ou encore les initiatives en matière de solaire à concentration. Par ailleurs l'Indonésie et les Philippines font leur entrée dans l'index pour la première fois cette année. Ce sont des zones de prédilection pour la géothermie profonde ou encore les hydroliennes, des filières émergentes.

USA: des choix politiques

Les États-Unis sont donc toujours en tête de liste. A l'horizon 2025, 85% de la demande supplémentaire devrait venir des énergies renouvelables selon Crédit Suisse. De quoi rendre le pays très attractif.

Lundi dernier, Barack Obama a haussé le ton sur la question du charbon en décidant d'un plafond d'émissions de carbone au niveau national. Pour Alexis Gazzo, "les États-Unis restent un pays complexe où se mêlent les grands projets solaires à des tarifs plus qu'attractifs et les gaz de schiste." Il faudra donc suivre de près l'évolution des choix énergétiques dans les années à venir.

Des opportunités en Afrique

Point très marquant de ce baromètre des énergies renouvelables "Renewable Energy Country Attractiveness Index" menée par le cabinet Ernst&Young: le déploiement du continent africain sur le marché mondial des énergies renouvelables. Le Kenya monte ainsi en puissance avec son projet éolien de 300 MW sur le lac Turkana qui devrait générer près de 20% de la puissance énergétique du pays. C'est le cas également en Afrique du Sud. Ce sont des opportunités pour les entreprises locales ou encore les Européens en mal de projets dans leurs pays, que ce soit les Espagnols, les Allemands ou encore les Français Mais les cadres réglementaires ne sont pas encore bien formalisés, ce qui ne rassure pas les investisseurs.

Des nouveaux modes de financement en Europe

Du côte de l'Europe, le Royaume-Uni perd une place et arrive au 6e rang. L'Europe est peut-être moins séduisante mais les grands projets éolien offshore portés par les Anglais et les Allemands ou encore les perspectives en matière d'énergies marines restent encourageants. Alexis Gazzo voit aussi d'un très bon œil l'apparition de nouvelles formes de financement comme les green bonds, ces obligations vertes ou encore les yiedcos ces véhicules financiers qui permettent de lever des fonds en Bourse.

Pour réussir la transition énergétique, le montant des investissements nécessaires dans le monde est estimé à 865 milliards d'euros par an.

Nathalie Croisé de BFM Business