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Environnement

Green Bonds: le financement de la transition énergétique

Les green bonds ou obligations "vertes" permettent de financer les projets liés aux énergies renouvelables.

Les green bonds ou obligations "vertes" permettent de financer les projets liés aux énergies renouvelables. - -

La conférence bancaire et financière de juin doit fixer les grandes lignes du financement de la transition énergique. Les projets ont un besoin important de capitaux. Et si l'une des clés était les green bonds?

Mettez un green bond et une obligation standard côte à côte, vous ne verrez pas de différence. Elles ont les mêmes caractéristiques financières. Rien ne les distingue en terme de prix. Seule différence mais de taille: tous les fonds levés sont alloués en exclusivité au financement de projets ou d'activités à vocation environnementale, voire environnementale et sociale.

L'émetteur a un devoir: fournir aux investisseurs un reporting présentant les projets financés par la transaction. La transparence est le maître-mot de ces obligations qui ont le vent en poupe. Le marché a doublé en un an. Il devrait atteindre les 35 milliards de dollars en 2014 et pourrait encore doubler l'année prochaine. C'est un marché où la demande est plus forte que l'offre mais peut-être plus très longtemps car La taille des opérations augmente, de quoi accroître la liquidité et attirer toujours plus d'investisseurs.

Pour Tanguy Claquin, responsable sustainable banking chez Crédit Agricole CIB, seule banque européenne co-fondatrice des "Green Bonds principles"," les investissements nécessaires pour réussir la transition énergétique sont liés aux infrastructures et se financent par la dette". Ces obligations sont donc le produit adéquat.

La France en tête

En tête des investisseurs, les établissements supranationaux. C'est ainsi que la BEI, Banque européenne d'investissement est la première institution à avoir émis une obligation qu'elle nomme "climatique responsable". C'était en 2007. Le montant cumulé atteint désormais les 6 milliards d'euros. Tous les projets ne sont pas admissibles à ce type d'obligation: il ne s'agit que de ceux qui portent sur les énergies renouvelables ou l'efficacité énergétique.

C'est un choix historique car pour la BEI, ces projets étaient plus facilement identifiables. Mais la banque n'exclut pas d'ouvrir le portefeuille. C'est le Royaume-Uni qui bénéficie du soutien le plus important mais la France n'est pas en reste. C'est ainsi que la BEI s'est engagée notamment, à travers l'émission de ces obligations climatiquement responsables, à participer au financement de 7 projets de rénovation du transport d'électricité à haute tension et à très haute tension pour 72 millions d'euros. La France représente d'ailleurs 50 % des émetteurs et 50 des investisseurs.

Nathalie Croisé de BFM Business