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Des fossiles de requins vieux de 330 millions d'années découverts dans une grotte du Kentucky 

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Des archéologues américains ont découvert dans une grotte du Kentucky des fossiles de requins datant de 330 millions d'années. Les chercheurs ont identifié entre 15 et 20 espèces différentes, ainsi qu'une énorme tête fossilisée.

Des scientifiques ont mis la main sur les restes de 15 à 20 espèces de requins fossilisées dans le fond d'une grotte de l'état du Kentucky, ainsi qu'une tête de requin fossilisée dépassant d'une paroi rocheuse, rapporte la chaîne américaine CNN.

Selon les experts, ces requins ont vécu il y a environ 330 millions d'années, lors de l'ère paléozoïque (qui s'étend de - 541 à - 252,2 millions d'années), alors qu'une grande partie de l'Amérique du Nord était recouverte par les océans. À la mort des animaux, leurs restes ont ainsi été enfermés dans des sédiments, qui se sont ensuite transformés en matière calcaire, au moment de la formation de la grotte.

Une énorme mâchoire de requin

En fin d'année dernière, les deux chercheurs Rick Olson et Rick Toomey cartographiaient une partie reculée de cette grotte du Kentucky, appelée Mammoth Cave, lorsqu'ils sont tombés nez-à-nez avec plusieurs fossiles de requins, raconte à la chaîne le paléontologue Vincent Santucci.

Les scientifiques ont alors envoyé des photos de leurs découvertes à John-Paul Hodnett, expert des requins du Paléozoïque. "Il y avait énormément de dents de requins visibles sur les photos", se souvient le spécialiste. Mais en visitant la grotte en novembre dernier, son attention a été retenue par un détail beaucoup plus imposant: une immense tête de requin sortant de la paroi rocheuse.

"Ce n'était en fait pas un squelette mais simplement des parties de la tête d'un requin: une tête elle-même assez grosse. On peut même reconnaître la partie de la mâchoire où elle était attachée au crâne, ainsi qu'une partie de son menton", raconte John-Paul Hodnett, avant d'ajouter: "C'est assez rare de retrouver cela car le cartilage est souvent plus mou que l'os, et il ne se conserve pas souvent", 

"Pas la chose la plus aisée à étudier"

L'observation des dents de l'animal a permis à l'expert de déterminer qu'il s'agissait d'un Saivodus striatus, une espèce de grand requin blanc entre 5 et 6 mètres de longueur.

John-Paul Hodnett explique ne pas savoir précisément combien de requins sont enfouis dans la roche, même s'il estime avoir déjà trouvé pas moins de 15 et 20 espèces de requins différents dans cette grotte. Selon lui, accéder à cette partie de la cavité avec du matériel archéologique et de recherche ne devrait pas être chose aisée. 

"C'est super excitant, mais ce n'est pas la chose la plus facile à étudier car les grottes sont des environnements très spéciaux, et il n'est donc pas idéal de retirer de gros morceaux de roche, au risque d'endommager l'environnement interne", a-t-il déclaré à CNN.

Cette partie du National Park Service n'est pas accessible au public sans autorisation, et l'équipe de chercheur refuse pour l'heure de révéler son emplacement exact. Les scientifiques, qui envisagent de présenter leurs recherches d'ici octobre prochain, souhaitent présenter les fossiles au sein du parc et en ligne. Mais il est encore trop tôt, et leurs recherchent ne font que commencer.

Jeanne Bulant