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COP21: pendant ce temps, du côté du Bourget...

Il ne reste que quelques jours pour parvenir un accord mondial pour limiter le réchauffement climatique. Pendant que la France a les yeux rivés sur les élections régionales, où en sont les négociations internationales?

Entre les attentats du 13 novembre et la saga des élections régionales, ce qui devait être LE grand rendez-vous de politique internationale de François Hollande se déroule sans faire de bruit. La COP21 devait être l'occasion de changer l'inflexion des politiques mondiales en matière de climat, mais finalement, depuis la photo de famille des 150 dirigeants réunis à Paris, que se passe-t-il au parc des expositions du Bourget ?

Les ministres entrent en scène

Après une semaine consacrée au travail des délégations, les ministres sont entrés en scène lundi. Ils doivent avancer vers un accord contre le réchauffement, attendu pour vendredi.

Une centaine de ministres travaillent désormais sur le texte de 48 pages adopté samedi, qui contient encore de très nombreuses options à trancher. Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères et président de cette COP21, attend une première "vision d'ensemble" dès mercredi.

La phrase qui met la pression

Le directeur général de l'ONU a pris la parole lundi pour rappeler aux négociateurs à quel point les enjeux sont colossaux:

"La catastrophe climatique nous guette, et le monde a les yeux rivés sur vous", a déclaré Ban Ki-moon.

On cherche des sous

Sur la table des négociations, on bute notamment le difficile dossier de l'aide financière aux pays du Sud. Ces derniers exigent des assurances sur le versement promis du Fonds vert, une l'aide de 100 milliards de dollars par an d'ici 2020. Laurent Fabius a annoncé lundi que les pays développés ont déjà mobilisé 10 milliards de dollars de financements publics pour soutenir une initiative africaine de développement des énergies renouvelables. Mais les pays riches refusent d'être les seuls à mettre la main au portefeuille.

  • Un des grands espoirs des militants et des ONG s'est éloigné cette semaine: la très attendue taxe sur les transactions financières -que les banques ne voit pas d'un bon oeil-, a été reportée. 10 pays européens discutent encore cette taxe dont les recettes devaient être affectées à la lutte contre le changement climatique. "Nous sommes tout à fait dans l'esprit qu'un accord doit être trouvé avant l'été prochain", a estimé Pierre Moscovici, le commissaire européen aux Affaires économiques.

La batailles des énergies

Fossiles vs. renouvelables. Depuis le début de la COP21, les annonces se multiplient pour accélérer le développement des énergies renouvelables. Lundi, 36 pays ont annoncé la création d'une Alliance mondiale de la géothermie et déjà, la semaine dernière, le premier ministre indien Narendra Modi avait lancé une Alliance internationale pour le solaire de 121 pays.

Les pays les plus vulnérables aux conséquences du changement climatique appellent à ce que l'accord de Paris mentionne un objectif de 100% d'énergies renouvelables d'ici 2050. Sans succès pour l'instant.

"Le mot 'énergie renouvelable' n'est pas cité une seule fois" dans le texte, regrette Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Hulot, pointant la responsabilité des pays pétroliers.

Il se peut que le texte final se contente d'une formulation floue qui ne froisserait pas les grands pétroliers du type: "favoriser des politiques bas carbone". Un comité dit "de Paris", placé sous la houlette de Laurent Fabius, doit vérifier chaque jour les avancées de ce texte qui doit être une pierre majeure pour faire bouger les lignes à long terme. 

Aurélie Delmas avec AFP