COP21 commence au Conseil économique et social
Laurent Fabius, Ségolène Royal, et le Sous-secrétaire général aux changements climatiques à l'ONU Janos Pasztor ont tous trois présenté leurs buts devant le CÉSE. Les diplomates étrangers étaient nombreux dans l'hémicycle, soucieux de prendre le pouls de l'approche française.
Le sous-secrétaire général aux changements climatiques des Nations-unies, en un français excellent, explique qu’il faut associer le secteur privé, et la coopération sud-sud, au processus.
Le Ministre des Affaires étrangères s'est acquitté honorablement, et même agréablement, de sa présentation. Il s'est départi de son texte préparé, et s'est exprimé spontanément et clairement. Il a rappelé notamment que la conférence de Paris pouvait très bien être une réussite car elle commençait sous de meilleurs auspices que Copenhague en 2009.
Pour Fabius, la conférence de Paris ne sera pas Copenhague
Quels auspices? D'abord, les climatosceptiques se sont quasiment évaporés devant la prépondérance des rapports et études scientifiques de tous bords. Ensuite, tous les objectifs nationaux de réduction des gaz à effet de serre vont être chiffrés, État par État, avant même la fin de l'été; et John Kerry et Barack Obama sont fortement engagés, ce qui n'était pas le cas en 2009 lorsque ce même Obama est venu à Copenhague à la dernière minute sans plan précis. Enfin, les États-Unis et la Chine viennent de signer un accord où chacun s'engage à réduire ses émissions en parallèle avec l'autre. Enfin, Laurent Fabius note l'ambition des pays riches à avancer 100 milliards de dollars par an à l'ensemble des pays africains. (Explication annexe: les pays africains produisent très peu d'émissions de carbone par habitants, mais sont technologiquement en retard, donc les pays riches financeraient le nouveau décollage industriel et écologique africain, ce qui est une idée qui me paraît étrange pour l'instant).
Un bémol me saute aux yeux: l'accord sino-américain n'est pas contraignant, et n'est qu'un échange de bonnes intentions. Pourquoi en est-on si fier? Sans doute que les présidents Xi Jinping et Barack Obama, qui ont paraphé ces simples lettres à Pékin, avaient envie que le monde prenne note. L'accord, qui est plutôt une simple déclaration commune, est censé être politiquement impresionnant — l'on se contente de peu.
Ségolène Royal détient le portefeuille de l'écologie pour la deuxième fois, et voit une amélioration