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Après Lubrizol, les Hauts-de-France notent un "léger" impact sur la concentration d'hydrocarbures dans l'air

Un champs de blé près de Péronne, en Picardie. - Flickr - CC Commons - Bartwatching

Un champs de blé près de Péronne, en Picardie. - Flickr - CC Commons - Bartwatching - -

Plusieurs centaines de communes des Hauts-de-France "auraient été impactées par les retombées du panache de fumée" de l'incendie de l'usine chimique Lubrizol de Rouen, selon les préfectures qui y ont interdit la récolte des cultures.

De nouvelles analyses réalisées par l'observatoire régional de l'air des Hauts-de-France (Atmo) montrent "une légère augmentation" des concentrations d'une certaine famille d'hydrocarbures durant les deux jours qui ont suivi l'incendie de l'usine Lubrizol, indique l'organisme dans un communiqué publié mardi.

Ces hausses de la concentration de 10 hydrocarbures aromatique polycycliques (HAP), sur les 19 mesurés, ont été constatées les 26 et 27 septembre à Isbergues (Pas-de-Calais) et le 27 septembre à Lille (Nord), ce qui est "cohérent avec le passage du panache" venu de l'usine rouennaise, juge Atmo.

Des augmentations "constatées"

Une augmentation de la présence de benzo(a)pyrène, un polluant classé cancérogène appartenant à cette famille de HAP, a notamment été constatée, mais "la valeur maximale enregistrée est dix fois inférieure au seuil de référence, fixé à 1 ng/m3" par 24 heures en moyenne annuelle, précise l'organisme. 

Les autres HAP mesurées ne sont en revanche pas réglementées et ne peuvent pas être observées au regard de valeurs de référence. Des précédentes analyses avaient déjà montré "un léger impact du nuage sur la qualité de l'air", mettant en évidence une "augmentation des concentrations en carbone-suie" le 26 septembre, mais dans des valeurs restant "normales (inférieures à 8 ?g/m3 en moyenne horaire)". 

Des fumées jusque dans les Hauts-de-France

Atmo avait ensuite réalisé, en plus de la surveillance habituelle, "18 prélèvements complémentaires sur la trajectoire du nuage", afin de rechercher plus particulièrement des HAP et métaux lourds, "étendant la liste des composés habituellement recherchés de 14 à 31". 

Concernant les métaux, "l'influence du nuage est moins nette", analyse Atmo. "Une augmentation est constatée le 27 septembre pour 4 métaux" - plomb, cuivre, manganèse et antimoine - au sud de Lille, mais pas pour les 8 autres métaux recherchés. Parmi eux, "seul le plomb a une valeur limite" réglementaire, à 0.5 microgramme/m3 en moyenne annuelle, et les niveaux constatés le 27 septembre à Lille sont largement inférieurs selon Atmo.

Jeudi 26 septembre, un gigantesque incendie a détruit chez Lubrizol, une entreprise de produits chimiques classée Seveso seuil haut, 5.253 tonnes de produits chimiques. L'incendie a aussi touché trois entrepôts de son voisin Normandie Logistique qui stockait plus de 9.000 tonnes de produits sur son site. 

Jeanne Bulant avec AFP