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Incendie à Rouen: le PDG de Lubrizol "ne s'attend pas à des conséquences pour la santé"

Une réunion publique à Rouen, jeudi 17 octobre, trois semaines après l'incendie de l'usine Lubrizol.

Une réunion publique à Rouen, jeudi 17 octobre, trois semaines après l'incendie de l'usine Lubrizol. - -

Le PDG du groupe industriel Lubrizol s'est dit "très peiné" des impacts de l'incendie qui a ravagé l'entreprise rouennaise il y a une semaine. Pour autant, il estime qu'il n'y aura "pas de conséquences pour la santé à court ou à long terme".

Lubrizol sort de son silence. Éric Schnur, PDG du groupe industriel américain propriétaire de l’usine de Rouen, s’est confiée à nos confrères du Figaro une semaine après l’incendie qui a ravagé les locaux de l’entreprise normande. Il s'est notamment dit "très peiné" et "désolé des impacts et de toutes les conséquences que cet événement fait peser sur la communauté rouennaise".

Alors que la population réclame plus d’informations sur les conséquences sanitaires et environnementales de cet accident, le chef d’entreprise a dit comprendre les "inquiétudes". "Et si nous pouvons les aider à obtenir davantage de données, nous le ferons", a-t-il souligné. Pour autant, "nous n’attendons pas de conséquences pour la santé à court ou à long terme", a-t-il poursuivi tout en reconnaissant qu’"il y a eu beaucoup de fumées à cause de l’incendie" et qu’"elles étaient malodorantes".

Le PDG de Lubrizol promet "d'aider" les populations

Éric Schnur s'est d'ailleurs dit "surpris d’apprendre que des personnes ont eu des problèmes de santé". À cet égard, il s’interroge sur la responsabilité de l’entrepôt voisin où "d’importants dégâts" ont eu lieu. Si le groupe Lubrizol fait "tout pour nettoyer le plus vite possible" l’usine et "contenir les mauvaises odeurs", "il y a un second site d’une autre entreprise, et nous ne pouvons pas répondre pour eux!", a-t-il expliqué.

Éric Schnur a également promis "d’aider, à travers les autorités locales" les agriculteurs touchés par les conséquences de l’incendie ainsi que "les populations pénalisées et impactées". Et d’ajouter: "Nous allons apporter de l’argent, des fournitures, des services et des personnes".

L'intersyndicale exprime un "fort sentiment d'injustice"

De son côté, l’intersyndicale de l’usine rouennaise s’est également exprimée ce vendredi. Dans un communiqué, les représentants des salariés affirment avoir décidé de se "concentrer sur l’accompagnement des salariés de (leur) entreprise plutôt que de communiquer avec les médias". "Ceci explique notre silence jusqu’à ce jour", poursuivent-ils. Ils se disent "victimes en tant que salariés mais également en tant qu’habitants" et assurent partager "les craintes sanitaires et environnementales de la population".

Se disant incapables "d’expliquer le départ de cet incendie" et décrivant la sécurité comme "un pilier de (leur) culture d’entreprise", les membres de l’intersyndicale qui regroupe la CFDT la CFTC-CMTE et la CFE-CGC affirment ressentir un "fort sentiment d’injustice". "Tout comme l’ensemble de la population, nous sommes impatients de connaitre les résultats de l’enquête judiciaire en cours afin de clarifier les responsabilités", écrivent-ils.

Paul Louis