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Antilles: les sargasses, ces algues qui mettent à mal le tourisme

Les algues brunes envahissent le littoral, ici celui de Martinique.

Les algues brunes envahissent le littoral, ici celui de Martinique. - Patrice Coppee - AFP

Ces algues brunes dégagent en se décomposant des vapeurs toxiques. Cette année, la pollution biologique est exceptionnelle.

Les sargasses, des algues brunes qui, en se décomposant, laissent s'échapper un gaz toxique, envahissent désormais certaines zones des Antilles françaises habituellement fréquentées par les touristes. Non seulement cela sent l'hydrogène sulfuré, autrement dit l'œuf pourri, mais ces vapeurs sont également toxiques si elles sont trop concentrées. Les sargasses prennent d'assaut depuis plusieurs semaines les rivages de Martinique, Guadeloupe et même de Guyane et leur amoncellement a des conséquences graves sur l'environnement et la santé. Les écoles situées trop près des zones à risques doivent régulièrement être évacuées.

Courant mai, le conseil départemental de Guadeloupe envisageait l'utilisation, d'ici la fin du mois, d'"un bateau de dragage de fond" pour "aspirer en haute mer" les sargasses "avant qu'elles n'arrivent sur les côtes". La solution, qui pourrait venir endiguer les arrivages massifs d'algues brunes sur les rivages des îles des Caraïbes, est regardée de près par la préfecture de Guadeloupe car l'urgence de la situation se fait sentir. Les ports de l'archipel, dont le département a la charge, sont régulièrement bloqués à cause des sargasses, stoppant toute activité économique.

Mais la solution avancée, qui ne serait pas à la hauteur des enjeux, a été vivement critiquée tant par le PS que par Marine Le Pen qui a interpellé Nicolas Hulot à ce sujet.

Débrouille et installation de fortune

L'Etat a bien annoncé un renfort d'hommes et un plan d'urgence à hauteur de trois millions d'euros. Mais quand les concentrations de gaz deviennent trop fortes, même les personnes chargées du ramassage, équipées de combinaisons et masques, doivent évacuer. Le réchauffement climatique et les engrais chimiques utilisés par l'agriculture favorisent la prolifération de ces organismes. 

En attendant d'améliorer la situation, des solutions de fortune s'improvisent dans les ports bloqués. Selon le quotidien France Antilles, à Terre-de-Bas, sur l'archipel des Saintes, l'entreprise chargée de dégager le port et les plages a imaginé un sommier métallique accroché à un lampadaire, tombé après le cyclone Maria, en guise de râteau géant. 

David Namias