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Environnement

Prolifération des algues vertes: vers de nouvelles plaintes

"Marée vertes" à Hillion, dans les Côtes-d'Armor, ce samedi 2 août.

"Marée vertes" à Hillion, dans les Côtes-d'Armor, ce samedi 2 août. - -

Une décision de justice pointant la responsabilité de l’État dans la prolifération des algues vertes donne un nouvel espoir aux associations qui luttent contre ce fléau toxique sur les plages de Bretagne et de Normandie.

"Les juges disent simplement que nous avons raison." Soulagement pour Yves-Marie Le Lay et André Ollivro, les présidents de deux associations luttant contre la prolifération des algues vertes. Le 21 juillet, la justice a reconnu la responsabilité de l'Etat dans la mort d'un cheval qui s'est enfoncé dans les algues vertes en décomposition, en 2009 dans les Côtes d'Armor. Une première.

Cette décision pourrait donc faire jurisprudence et ouvre la voie à de nouvelles plaintes. "On travaille avec nos avocats pour actualiser les plaintes" déposées il y a cinq ans pour "mise en danger de la vie d'autrui", indique André Ollivro. "Tous ceux qui ont porté plainte en 2009 vont recevoir cette demande de réactiver la plainte qu'ils ont déposé", fait pour sa part savoir Yves-Marie Le Lay.

Principalement dûes aux pollutions d'origine agricole, les algues vertes continuent de proliférer en Bretagne et en Normandie. Il y a trois ans, la Bretagne a lancé des "plans algues vertes". Mais les associations estiment que les mesures prises ne sont pas suffisantes.

Hydrogène sulfuré

Ces algues en décomposition dégagent en effet de l'hydrogène sulfuré, un gaz toxique qui peut provoquer maux de tête, irritation des yeux ou encore problèmes cardiaques. Sur certaines plages de Bretagne et de Normandie, ce gaz est encore relevé à des concentrations qui peuvent être fatales. "Si on tombe dans ces vases-là, on peut succomber", s'alarme André Ollivro.

C'est ce qui est arrivé à un cheval, décédé en 2009 après s'être enfoncé dans un amas d'algues vertes. Cette même année Thierry Morfoisse, le conducteur d'un camion transportant des algues vertes, était décédé d'un infarctus. Huit cent plaintes avaient alors été déposées. Deux ans plus tard, également dans les Côtes d'Armor, 36 sangliers étaient retrouvés morts sur un lit d'algues vertes en décomposition.