Viande de cheval : les "dommages collatéraux" de l'affaire

L'exemple de l'entreprise Fraisnor dans le Pas-de-Calais est symptomatique d'une crise de toute une filière. Chez ce fabricant de lasagnes, les commandes ont baissé de manière drastique et les salariés sont inquiets pour leur avenir.

La crise dite des lasagnes à la viande de cheval, dont la société Spanghero serait à l'origine, affecte de manière assez prévisible toute la filière des plats préparés.

Les Français s'en détournent et ce mardi l'inquiétude était vive chez Fraisnor, fabricant de lasagnes fraîches à Feuchy près d’Arras, dans le Pas-de-Calais. L’usine va être touchée par le chômage partiel dès la semaine prochaine.

Les 110 salariés subissent de plein fouet les conséquences de la tromperie sur la viande de cheval. Résultat : une ligne de production sur deux est à l’arrêt chez ce fabricant. Les commandes ont chuté de 50%. Ce mardi, une délégation sera reçue à la préfecture d'Arras.

>> A lire aussi - Viande de cheval : la vente des surgelés en baisse

"Les consommateurs ne font pas la différence"

Selon Jean-Charles Haffreigne, le directeur du site, les consommateurs ne font pas la différence entre les différentes lasagnes. A Fraisnor, 700 tonnes de lasagnes fraîches au bœuf ou au porc sont fabriqués chaque mois et si tout est fait pour rassurer le client, rien n’y fait. Du coup, les stocks de l’entreprise grossissent et les pertes s’élèvent à 7.000 euros par jour.

Une salariée confie que cette affaire tombe très mal car elle "montait en puissance" et commençait de nouveau à embaucher en CDD", pour faire face à la demande. Fraisnor venait juste de signer des contrats d’exportation avec l’Allemagne et d’embaucher 30 personnes pour répondre à l'augmentation de son activité.

Mariam Pirzadeh et Emmanuelle Guens