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Trois patients de Martinique attendus à Paris: comment se déroulent les transferts longue distance?

Transfert d'un malade du Covid-19, par avion depuis Matoury, près de Cayenne, vers les Antilles françaises, le 28 juin 2020 (PHOTO D'ILLUSTRATION)

Transfert d'un malade du Covid-19, par avion depuis Matoury, près de Cayenne, vers les Antilles françaises, le 28 juin 2020 (PHOTO D'ILLUSTRATION) - jody amiet © 2019 AFP

Trois premiers patients hospitalisés en Martinique à la suite d'une contamination au Covid-19 vont être transférés ce samedi vers la métropole. Des patients "stables dans leurs pathologies" qui se sont portés volontaires, ou bien dont la famille a donné son accord.

Face à une situation sanitaire "dramatique" et des hôpitaux saturés, la Martinique va transférer des premiers patients de Fort-de-France vers Paris ce samedi. Pour l’occasion, des militaires du Service de santé des Armées vont être mobilisés. La procédure n’est pas une première puisque La Martinique, à 11h30 de vol de la métropole, avait déjà transféré des patients en mars dernier.

Un patient "stable dans sa pathologie et sa gravité"

Samedi, ce sont donc trois premiers patients hospitalisés en raison du Covid-19 qui vont être transférés vers Paris. Ils ont été soigneusement sélectionnés "à la fois par l’équipe médicale sur place, les réanimateurs, et les équipes qui vont transporter le patient", explique à BFMTV Caroline Telion, anesthésiste-réanimatrice, responsable adjointe du Samu 75 (Paris). Et d’ajouter: "C’est une action conjointe des professionnels, de façon à transporter ces patients dans les meilleures conditions."

Les équipes soignantes analysent différents critères, poursuit l’anesthésiste-réanimatrice:

"Il faut que le patient soit stable dans sa pathologie et sa gravité, avec des patients qui sont sous assistance respiratoire mais qui n’ont pas de défaillance à côté, pouvant décompenser de façon extrêmement brutale au cours du vol, même si nous avons à bord de ce vol du matériel de réanimation", souligne-t-elle.

Mais surtout, l’une des conditions principales est la volonté du patient ou de sa famille. "Les patients sont choisis sur leur acceptation. Il est indispensable que le patient, ou sa famille ait accepté le transfert", insiste Caroline Telion. Si un patient est stable mais que sa famille désire qu’il reste à Fort-de-France, il ne sera pas transféré vers Paris.

Matériel de pointe et 50 militaires mobilisés

Pour effectuer ces transferts, le ministère des Armées a annoncé qu'il allait déployer une équipe d'une cinquantaine de militaires du Service de santé des Armées et du régiment médical de l'Armée de terre au CHU de Fort-de-France.

"Equipés de matériel médical de pointe, ils permettront de faire fonctionner 5 lits de réanimation à partir du 3 août, complétés par 5 lits supplémentaires avant la fin de la semaine prochaine", ont indiqué les autorités militaires.

Ces équipes sont "entraînées", poursuit la responsable adjointe du Samu 75, qui rappelle que des transferts ont déjà eu lieu par avion, mais aussi par train. Les conditions sont "comme si nous étions dans un service de réanimation d’hôpital quel qu'il soit."

Esther Paolini Journaliste BFMTV